TOPIC DE GROUPE

[HEY! Sois plus gentil avec mon Christo, sale p*te!!! XD]

Marek n’avait qu’une seule envie, en dehors de celle de se laisser mourir, et c’était d’aller se vautrer dans son lit, loin de tout de monde. Il avait donc décidé de quitter la fête. De toute manière, il n’appréciait pas l’ambiance, après ce qu’il venait de faire. Les lumières de Noël l’agressaient et la musique lui déchirait les tympans. Lui qui, habituellement, aurait aimé participer à une fête du genre, ne désirait que s’éloigner de celle-ci. Marek adorait, généralement, tout ce qui était exagéré. Un bal aussi grandiose pour une auberge de ce genre était presque une blague et le jeune homme en aurait souri s’il avait eu le cœur à la fête. Seulement, ce soir-là, tout lui semblait ridicule, lui le premier.

Le jeune homme ne vit pas son amie Heather, laquelle était hors de son champ de vision. S’il l’avait remarquée, il aurait été forcé de rentrer en vitesse se changer pour prendre son propre visage pour revenir ensuite au bal. En effet, Marek aurait été forcé de voir que son amie avait Nathan Sinclair, un autre de ses amis, comme cavalier pour le bal. Marek connaissait les habitudes de Nathan avec les filles et il n’aurait pas accepté que celui-ci risque de faire du mal à Heather. Il serait donc allé sagement avertir le jeune tombeur que, par respect pour leur amitié, il ne devait pas jouer avec Heather… Il aurait aussi, naturellement, glissé quelques mots à la jeune femme, pour être certain de ce qu’elle avait envie. Après tout, peut-être avait-elle envie des jeux de type Sinclair, ce soir-là. Toutefois, Marek n’aurait pas pris le risque de laisser les choses aller pour voir si Heather finirait comme toutes les autres conquêtes de Nathan : un corps de plus à oublier. Cependant, concentré sur son objectif, soit la sortie, Marek ne remarqua pas ses deux amis.
Marek n’avait pas envisagé qu’une personne puisse venir le voir avant qu’il n’ait atteint la sortie. C’est donc avec un air plutôt surpris qu’il accueillit Jason et son sourire quasi-démoniaque. *Mais qu’est-ce que ce mec me veut…?* Il n’eut pas le temps de penser à simplement le contourner, car l’autre jeune homme s’adressa à lui.

-Comme ça tu viens de laisser ton petit-ami? Disons qu'il a réagit... très bêtement. Il ferait un bon acteur dramatique.

Marek se rappela alors qu’il n’était pas exactement lui-même. Celui qui était devant lui croyait donc s’adresser à Viktor.

-Je m’en fous de sa réaction… Je ne me suis pas débarrassé de lui pour rien.

Tant qu’à briser la relation entre Viktor et Christo, autant s’arranger pour que tout le monde n’ait aucun doute que leur histoire était terminée. Marek, fasciné par ce jeune homme au comportement étrange, en oubliait presque son sentiment de culpabilité. Au fond, il s’amusait peut-être un peu à détruire la vie de l’homme à tout faire…

Son interlocuteur avait un look très étrange et follement original. Marek adorait. C’était en plein le genre de chose qu’il aurait voulu porter s’il était venu au bal. Oui, il était venu au bal, bien sûr, mais il y représentait une autre personne. Ses vêtements ne pouvaient donc pas refléter sa vraie personnalité…d’où le style extrêmement ordinaire qu’il avait adopté. Celui qui était devant lui n’était pas seulement bien habillé, d’ailleurs. Il était magnifique. Il avait un corps que Marek considérait parfait et ce qu’il voyait de son visage était encore mieux. Si les dieux existaient et qu’il n’en était pas un, ceux-ci devaient le haïr d’avoir un physique aussi avantageux.

-T'es encore tout rouge sur la joue, ça doit te faire mal.

Marek resta figé alors que Jason se collait à lui pour l’embrasser sur la joue. Vraiment, il ne comprenait rien à ce qui se passait. Viktor avait-il une aventure avec ce mec, en plus de Christo? *Il est peut-être moins stupide et naïf que je le pensais…* Lui-même, à ce moment précis, se sentait faiblir presque agréablement devant l’autre jeune homme. Il sentait la provocation jusque dans l’air autour de Jason. Pourquoi agissait-il ainsi avec lui…avec Viktor? Marek avait de plus en plus besoin de savoir. Si l’homme à tout faire avait un défaut ou un secret à se reprocher, celui qui venait de briser sa relation avec Christo devait le découvrir. De cette façon, il aurait une excuse, une raison de moins s’en vouloir de ce qu’il avait fait. De plus, s’amuser avec une personne aussi jolie que Jason revêtait un charme indéniable.

-Eh voilà, tu ne devrais plus rien avoir maintenant!

L’autre jeune homme était vraiment très proche de lui et Marek ne savait pas ce que Viktor ferait dans cette situation. À vrai dire, il n’avait nullement étudié la question dans sa préparation à le remplacer au bal. Il décida donc de faire un petit test. La réaction de celui qui le provoquait si talentueusement lui fournirait au moins une partie de réponse sur la nature de sa relation avec Viktor. Dans le pire des cas, il passerait au moins une seconde agréable…

Jason était assez collé sur Marek-Viktor. Ce dernier n’eut donc pas à beaucoup se rapprocher de lui pour que leurs lèvres se touchent. Marek embrassa l’autre jeune homme sans douceur ni brusquerie. C’était un baiser agréable, mais sans ton spécial. Il voulait voir comment il y répondrait…

Cette soirée s'annonçait comme une des pires à laquelle Steven aurait pu assister ce soir. Il avait même été invité à un party privé qui se déroulait pas trop loin d'ici... quoi que loin tout de même puisque l'auberge est très loin de tout, mais pour une soirée comme celle-ci, Steven aurait facilement fait le chemin qui le séparait de là. Malheureusement pour lui, il avait déjà invité Cybelle et n'appréciant que la vie très rarement depuis un mois, il avait du mal à se décider de laisser tomber la fillette pour aller seul à un party trop top. Mais bon, un party trop top était peut-être trop pour lui en ce moment.

Il avait donc décidé de venir à cette soirée médiocre avec cette idée que, peut-être, il pourrait changer d'idée et trouver une certaine joie de vivre pendant un moment, une soirée complète peut-être. Par contre, il avait invité Cybelle, ce qui réduisait la possibilité d'avoir une soirée heureuse de beaucoup, mais peut-être aurait-elle elle aussi cette soudaine envie de passer une bonne soirée et auraient par la même occasion le bonheur dans leur coeur? D'accord, c'est utopique, paranormal comme idée.

-Merci. Votre look est assez...contemporain
-Ouais, merci.

C'était tout ce qu'il avait à répondre à ces paroles plutôt dégradantes. Oui, d'être contemporain faisait partie des principes de Steven étant une petite starlette, mais il préférait et de loin qu'on lui dise qu'il était simplement beau. Car il faut l'avouer, même en clochard Steven trouverait le moyen d'être beau, mais déjà qu'il s'était forcé pour venir, il n'avait même pas l'occasion de profiter de la gentilesse de sa partenaire.

En tant que personne plutôt gentille qui tente de s'occuper au minimum de son acompagnatrice, il lui proposa diverses activités afin qu'elle ait un choix et qu'elle puisse exercer son droit de femme: de décider de tout. Mais non, elle ne l'exerça même pas. Apparemment, le client était un peu trop maître dans cet auberge.

-Euh, on a qu'à... euh, allons voir sous le sapin alors!

Il faisait partie de ces gens qui espèrait assez, un peu trop, qu'on lui offre un présent. Peut-être Heather acceptait-elle de faire la paix? Peut-être pensait-elle encore à lui, un peu? Il mit sa main contre sa hanche, attendant que Cybelle s'accroche à son bras et se dirigea finalement vers l'immense arbre qui lui donna presque le vertige. S'il avait pu, il aurait vomit là, mais il avait tout de même une certaine prestance en public. Il se pencha et regarda rapidement les petits noms sur la plupart des cadeaux. Il en découvrit quelques-uns, reconnu aussi quelques-uns des noms, mais aucun à celui qu'il connaissait, le sien. Il était vachement déçu, fit une petite moue légère mais prit tout de même un cadeau en main. Il se sépara du bras de Cybelle et la regarda difficilement dans les yeux. Ce n'était plus son genre, il avait beaucoup de mal à le faire, mais lui tendit tout de même l'emballage. Oui, c'était un très bon cavalier.

-Voilà, joyeux Noël, j'espère que ça va te plaire.

Il tenta même un sourire. Il s'efforçait du mieux qu'il le pouvait, mais il avait bien du mal. La vie lui était insuportable ces temps-ci, tout cela à cause de lui-même et aussi d'une autre force totalement incontrôbable, cette fille, cet amour. Il zieuta la salle rapidement, pas qu'il ne s'intéressa pas à sa cavalière, quoi que..., mais bien qu'il avait ce droit de regarder les autres aussi. Il ne trouva rien d'intéressant, mis à part une chose verte qui attira son attention dans un coin reculé de la salle. Il arrêta son regard plusieurs secondes, vérifiant tous les traits autant de la robe que de la personne qui avait attiré son attention. Il ignorait s'il devait sourire ou s'enrager, elle était si belle, comme si elle avait retrouvé le bonheur, elle. Pourquoi ne pouvait-elle pas le laisser en profiter aussi? Elle était bien capable de partager un peu?

-Tu... tu m'entends une petite minute? Je reviens, rapidement.

Il se pencha à nouveau et attrapa une plus petite boîte, plus simple comme emballage, mais son contenu et son destinaire était plus important, beaucoup plus. Il réussit à faire un sourire plus franc à Cybelle avant de prendre la route vers son ex-victime. En la voyant sourire, il sourit lui aussi. Elle avait ce don d'être contagieuse avec Steven, depuis le temps. Le présent caché derrière lui d'une façon très naturelle, il s'approcha de Heather, malgré leur récente rencontre, pour remarquer qu'il la dérangerait probablement. Mais elle ne faisait que parler, rien de p.. de plus?

*Qu'est-ce qu'elle fait?*

Peut-être ne faisait-elle pas que parler finalement. Elle était collée, très collée à un autre garçon. De la façon qu'elle semblait agir avec lui, il ne sagissait certainement pas de leur première rencontre, mais ils n'étaient pas les deux personnes les plus proches non plus, ça parraissaît. Ce qui le troubla profondément le plus fût qu'elle semblait flirter très ouvertement avec lui, comme si elle était très intéressée, comme si elle.. avait oublié.

Les plusieurs pas qui les séparaient étaient douloureux, mais Steven était courageux et déterminé à aller la voir. Il faillit penser à rebrousser chemin, mais il n'en était pas question. Il arriva du côté de Nathan, dans le champ de vision de la fille. Il n'avait pas son plus beau sourire en plein visage, cette dernière image de drague ouverte l'avait dégoûté, mais il faisait des efforts pour que ça ne parraisse pas autant que ça le dérangeait pour vrai.

-Je peux te l'emprunter quelques secondes? Ça ne sera vraiment pas très long, vraiment pas.

Il la regarda droit dans les yeux et ce simple regard semblait montrer qu'elle avait réussit à briser cette pierre qui lui servait de coeur, à nouveau. Mais tout en montrant cette profonde tristesse, il l'accusait, montrait qu'il avait vu ce qu'elle avait fait les secondes d'avant, montrait que pour lui, l'histoire n'était au fond pas autant finie qu'il l'avait laissé entendre à leur dernière rencontre, dans sa chambre. Il se dirigea à l'écart sans la regarder à nouveau. Elle n'avait pas de raison de ne pas le suivre, elle le ferait à tout coup. Il se retourna vers elle une fois qu'ils étaient plus loin, éloigné de la foule et malheureusement pas assez de Nathan. Il n'osa même pas la regarder droit dans les yeux, il avait peur que son regard lui fasse mal, lui enlève la vie qui l'animait ce soir. Il tendit sa main qui renfermait le petit cadeau, l'offrant à Heather.

-Voilà, je.. Je voulais te l'offrir quand on était ensemble, avant de fuir. J'ai jamais vraiment eu le courage de le faire avant, et c'est plutôt insupportable de le garder.

Il releva finalement le regard, presque innocemment. Le coin de ses lèvres remonta très légèrement, faisant son possible d'être heureux pour elle. Après tout, le vrai amour n'est-il pas de vouloir le bonheur de l'autre?

-Je suis content que t'aies retrouvé ta joie. Ça peut parraître con comme ça, mais je t'ai pas vue si heureuse depuis longtemps. Il a l'air d'être bien ton nouvel ami, il te fais du bien du moins.

À ce même moment il regarda rapidement son cavalier. Il pouvait voir des ressemblances, il était beau, semblait sûr de lui, avait sensiblement la même morphologie que Steven, semblait très intéressé envers les filles, surtout Heather. Ils avaient plusieurs points communs à première vue, des points communs qui faisaient partie de son passé, sauf pour le dernier encore très présent.

-Joyeux Noël Heather.

Sa ton de voix si doux était presque rassurant, comme si de la voir heureuse, de savoir qu'elle avait trouvé quelqu'un d'autre le rendait heureux à la fois. Il ignorait comment il se sentait lui-même à l'intérieur, il aurait pû être enragé, ce qu'il était, mais pouvait être très appaisé en même temps, ce qu'il était aussi. Un autre petit sourire plus franc et il reprit la direction de la jeune-blonde propriétaire-si-enthousiaste-d'être-là-qui-lui-sert-de-cavalière. Il ignorait si elle était fâchée après lui, mais peut-être s'en fichait-il un peu?

Le furtif baiser que Heather avait déposé tout près de la bouche de Nathan l’avait fait fondre. Il avait trouvé ce geste si attachant et mignon. *À quoi elle joue?* Normalement, on ne lui faisait pas des trucs dans ce genre, ce qui fait qu’il n’y était pas habitué, mais il appréciait tout de même énormément. En fait, il avait envie de prendre la main de sa cavalière, qui était toujours sur sa joue, et de lui embrasser la paume tendrement, mais il se retint.

- J'espère bien que tu m'en offres un.
-Drôle en plus d’être jolie… Décidément, j’ai la meilleure cavalière! Je crois bien qu’on va passer une belle soirée ensemble!

Nathan offrit alors à Heather son légendaire clin d’œil de tombeur, suivit de son encore plus légendaire sourire de tombeur. Il était vraiment ravi d’être en sa compagnie ce soir. Il sentait qu’ils passeraient une fabuleuse soirée.

- Et puis, j'ai toujours soif! Je veux bien une vodka pomme...
-Moi je préfère le rhum avec coke.

Nathan ne pouvait se lasser de regarder Heather. Évidemment, il regardait parfois devant, pour vérifier où il allait, mais il regardait plus souvent sa cavalière que le chemin. Il avait l’impression qu’elle était presque aussi ravie que lui d’être en sa compagnie. Elle était tellement belle, avec cette joie et cette sérénité sur les traits. À un tel point que lorsqu’elle souriait, elle semblait presque briller tellement elle rayonnait la joie. Du moins, c’est l’impression qu’avait Nathan. C’est donc parce qu’il avait le regard rivé sur elle qu’il vit qu’elle avait détourné le regard en voyant le sapin et l’échange de cadeaux. Nathan aussi le trouvait vraiment trop grand pour rien, mais pas au point d’en détourner le regard. Il était perplexe, mais n’osait pas demander à sa cavalière, pour ne pas briser l’ambiance entre eux. Il vit également sa réaction lorsque son regard avait rencontré la vision de quelqu’un, qui décidément, lui faisait un effet. Il ne savait pas de qui il s’agissait, puisque lorsque le Sinclair avait également dirigé son regard dans la même direction, l’homme était désormais de trois-quarts dos. *Il doit être moins beau que moi...* S’il avait eu un quelconque doute sur la nature des sentiments d’Heather envers la personne qu’elle venait d’apercevoir, avec la manière dont elle s’était mise à caresser son bout de corps accessible à sa main, ainsi que son petit sourire, mais surtout le fait qu’elle venait de l’entraîner à l’écart de la foule. C’était clair pour Nathan, lui qui avait agi ainsi si souvent savait repérer les types de comportements assez facilement. Soit Heather voulait oublier le jeune homme qu’elle avait vu, soit elle voulait le rendre jaloux, soit les deux. Cela fit plaisir à Nathan d’être celui qui aurait ce titre, celui d’être l’homme avec lequel Heather allait s’amuser pour diverses raisons. Cela gonfla son ego encore un peu plus, mais cela ne se voyait pas d’un œil extérieur.

- Dis, ça peut paraître étrange parce que j'habite là depuis plusieurs semaines, mais je ne connais presque aucun des prénoms des gens. A part Marek, Eloïse... Tu me fais un petit résumé rapidement?
-Ya vraiment beaucoup de monde… ça serait sûrement plus simple si tu me demandais qui t’intéresses de savoir le nom…

Heather s’appuya contre le torse de Nathan en lui lançant un regard ardent et un sourire criant de vérité. Elle avait beau faire semblant, Nathan savait. Elle jouait le jeu, elle jouait SON jeu. Cela lui rappela la fameuse fois dans le sauna avec Gabrielle, mais il ne voulait pas y penser ni à tout ce qui était arrivé par la suite. Il la chassa donc sans politesse de ses pensées et revint dans le monde réel. Ce monde qu’il aimait tant, surtout en ce moment. Il aimait être désiré et aimait qu’une jolie fille comme Heather joue les allumeuses avec lui. C’était un jeu dans lequel il était maître et aimait y avoir de la compétition. Cela lui arrivait si rarement. Nathan passa donc sa main droite dans le creux du dos de sa cavalière, caressa cette partie de son corps vers le haut, puis descendit tranquillement vers plus bas. Il s’arrêta juste avant d’être vraiment sur ses fesses, il aimait bien faire durer le plaisir. Il savait que sa main placé exactement à cet endroit était une présence juste assez excitante pour que leur petit jeu se continue. En même temps, avec sa main gauche, il la leva vers le cou de la jeune femme et le lui caressa doucement, sensuellement presque. Sa caresse allait de la base de ses cheveux à son épaule. Il se pencha finalement vers la jeune femme, vers le côté droit de son cou et lui laissa un petit baiser. Il laissa ses lèvres un bon moment dans le creux de son cou et ne mit que très peu sa langue. Il releva ensuite la tête très légèrement et leva les yeux vers le sapin. L’homme que Nathan supposait être celui qu’Heather avait regardé tout à l’heure s’avançait vers eux. Nathan crut lire dans les yeux de l’autre jeune homme de la rancœur ou alors c’était de la jalousie. Nathan ne connaissait pas beaucoup ces sentiments, voilà pourquoi il n’était pas certain de ce que c’était. *On va bien voir ce que c'est...*

Il décida alors de pousser encore plus l’audace. Il laissa glisser lentement sa main sur les fesses d’Heather, puis appliqua une pression sur celles-ci de sorte que leurs deux corps s’étaient encore plus rapprochés. Sachant exactement comment évaluer les distances et les minutes, il relava donc encore plus la tête en se dirigeant lascivement vers la bouche de sa cavalière. Au moment où il allait poser ses lèvres sur les siennes, le jeune homme qui lui était inconnu et qui lui semblait jaloux, arriva à leur hauteur et les interrompit.

-Je peux te l'emprunter quelques secondes? Ça ne sera vraiment pas très long, vraiment pas.

Nathan posa ses yeux sur lui, pour lui faire clairement comprendre qu’il les dérangeait, puis lui sourit, pour être courtois.

-Oui, donne-nous une seconde, je te prie…

Nathan reporta ensuite son regard dans celui d’Heather, puis l’embrassa. C’était un baiser qui se voulait tendre et passionné. Il exerçait donc une pression sur les lèvres de sa cavalière un peu plus grande que la normale, mais ne tournait pas la langue à dix tours par demi-secondes. En fait, la langue de Nathan avait presqu’été gênée de se glisser dans la bouche de la jeune femme, mais elle y avait finalement été. La folie de leur baiser dépendrait alors de sa cavalière. Ce serait elle qui devrait mettre fin à leur baiser et qui devrait ensuite se tourner vers celui dont Nathan se doutait qu’elle ne voulait pas voir…

[Hey groupe, ça serait bien de tenir compte un minimum qu'un haut-parleur a été arraché sauvagement. ]

-Ouais, merci.

Cybelle eut un inaudible soupir. La réponse de Steven lui faisait réaliser que son compliment n'avait pas été particulièrement flatteur. Question courtoisie avec les clients, elle savait y faire mais, dès qu'il s'agissait de pure gentillesse, la pauvre blondinette se retrouvait dans un univers inconnu. Il fallait dire qu'elle était allée à très peu de fêtes dans sa vie, par choix, et elle avait fréquenté encore moins de garçons. Certains l'excuseraient avec ce que son père adoptif lui avait fait subir mais, pour Cybelle, ces histoires étaient du passé. Son manque d'expérience avec les hommes était à la fois un choix et une conséquence de sa haine envers tout ce qui osait vivre.

-Euh, on a qu'à... euh, allons voir sous le sapin alors!

-D'accord.

Cybelle força un de ses coins de lèvres à se soulever et elle prit le bras de Steven avec une étrange douceur. On se serait attendu à ce que la jolie blonde plante ses ongles dans le bras du client, subtilement, juste pour lui faire regretter de l'avoir invitée à ce bal stupide quand, au fond, ils n'avaient pas envie d'y être, ni l'un ni l'autre. Pourtant, Cybelle faisait l'effort d'avoir un comportement agréable avec lui. *Qu'est-ce que j'essaie de prouver, au juste? Que je peux être comme les autres? Que je peux m'amuser? Que je suis plus que l'ignoble dictatrice que tout le monde s'acharne à voir? Elle est bien bonne...*

Cybelle ne regarda pas le sapin. À vrai dire, l'immense arbre se tailla lui-même une place de choix dans le champ de vision de la jeune femme. Celle-ci essaya de se concentrer sur le peu d'autres choses qu'elle voyait pour ne pas trop penser à le faire brûler sur place. Steven regardait les cadeaux sous l'arbre... Cybelle le regarda faire sans trop de conviction. Elle n'envisagea même pas de vérifier s'il y avait un cadeau pour elle. Elle savait bien qu'il n'y en aurait pas et elle voulait s'éviter l'humiliation de le confirmer devant tout le monde. *Au fond, je n'ai pas à être triste...Qui aurait pu avoir une attention pour moi? Comme si j'en avais pour quiconque...* Alors pourquoi se sentait-elle si triste? Elle ne pouvait tout de même pas être déçue que personne n'ait pensé à elle alors qu'elle faisait tout pour que ce soit le cas.

Steven se dégagea alors et il tendit quelque chose à sa cavalière. Cette dernière ne pouvait détacher son regard de celui du jeune homme, car elle cherchait à comprendre ce qui se passait.

-Voilà, joyeux Noël, j'espère que ça va te plaire.

Les yeux de Cybelle oscillèrent, pendant cinq bonnes secondes, du cadeau au visage de Steven, pour finalement se poser sur le premier, alors que ses mains s'en emparaient en tremblant légèrement. Quelqu'un avait pensé à elle. Bien sûr, il n'était pas un ami ou quelqu'un du genre, mais il avait considéré qu'il pouvait lui faire un cadeau. C'était la première fois qu'une personne lui offrait un vrai présent. Naturellement, ses parents adoptifs l'étouffaient de jouets en tous genres pour chaque occasion, mais ce n'était pas la même chose. Le cadeau de Steven n'était pas une obligation ou un moyen de se débarrasser d'elle. C'était simplement...gentil. Cybelle leva timidement les yeux vers son cavalier, toujours en se débattant avec le papier d'emballage, pour vérifier s'il la regardait et elle fut soulagée de constater que, captivé par quelque chose que la jeune femme ne pouvait identifier, Steven ne pouvait avoir été témoin de son émotion. D'ailleurs, celui-ci avait pris une boîte, visiblement un autre cadeau.

-Tu... tu m'attends une petite minute? Je reviens, rapidement.

-Bien sûr...

La jeune femme ouvrit finalement la boîte qui contenait son cadeau pour y trouver un parapluie rouge et une boîte de chocolats. C'était à moitié original et à moitié conventionnel. Heureusement que personne ne pouvait voir le visage de Cybelle, à ce moment, car celui-ci s'illumina d'un sourire. Petit, il va de soi, mais tout de même un sourire. Une personne la connaissant aurait pu mourir sous le choc de voir cette expression sur le visage de la propriétaire de l'auberge.

Cybelle se reprit assez rapidement pour revenir à son air distant habituel. Puis, elle se tourna vers l'endroit vers lequel son cavalier avait semblé se diriger. Elle le vit, plus loin, en train de parler à une résidente de l'auberge, laquelle semblait déjà avoir un cavalier, puisqu'elle était dans sa bras. Steven donna le cadeau à la jeune femme brune avant de revenir sur ses pas, mais la demoiselle en vert alla vers lui pour l'empêcher de partir. Même de loin, Cybelle pouvait deviner qu'il y avait une histoire profonde et compliquée entre eux. Elle savait reconnaître l'amour, chez les autres, même si elle ne l'envisageait pas pour elle-même. Sembler détester tout le monde n'empêchait pas d'observer, à la dérobée, les gens qui l'entouraient. Avec le temps, Cybelle avait appris à détecter les regards complices et les énergies spéciales entre les gens. Ce n'était pas un talent ou une intuition, c'était de l'entraînement à savoir reconnaître les signes, évidents ou non.

La jeune femme décida donc de ne pas aller retrouver son cavalier. Après tout, celui-ci était en bien meilleure compagnie. S'il y avait bien un cadeau qu'elle pouvait lui faire, c'était la liberté de passer le temps qu'il voulait avec l'autre demoiselle. Cybelle alla donc déposer ses cadeaux derrière le bar, pour ne pas les perdre ou les abîmer dans la foule dansante. Puis, elle se fit elle-même un mélange maison d'alcool, histoire de penser à autre chose que le fait qu'elle était de ces personnes que le cadeau d'un quasi-inconnu pouvait réjouir. Elle était seule à ce point-là.

Cybelle était sur le point d'engloutir presque gaiement son breuvage d'oubli quand un son strident se fit entendre dans tous les hauts-parleurs. Puis, la musique revint, mais un peu moins forte. Il ne fallut que quelques secondes à la jeune femme pour comprendre ce qui était arrivé. À quelques mètres d'elle, un haut-parleur avait été arraché. Le plus intéressant, pourtant, ce n'était pas qu'il soit désormais au sol. C'était plutôt la jeune femme déchaînée qui se trouvait dessus. Elle frappait l'objet avec une évidente démence et les gens autour d'elle faisaient comme si c'était normal. Cybelle eût un vague dégoût.

Un employée de l'auberge dont Cybelle avait oublié le nom s'était approchée du bar et l'héritière décida que celle-ci allait l'aider. Elle s'approcha d'elle et elle planta un regard imposant l'obéissance dans les yeux de la petite blonde.

-On va s'occuper de cette fille.

Puis, elle se dirigea vers Amber, la folle en question, d'un pas à la fois décidé et mal assuré. Une fois près d'elle, elle se servit de ses pouvoirs psychiques pour lui envoyer une vague d'apaisement. Cybelle ne s'était pas trop approchée, car la prudence imposait de prévoir une réaction violente de la part de l'autre jeune femme en voyant des gens l'approcher. Avec ce genre de personnes, on ne sait jamais. Heureusement, comme la scène se déroulait sur un côté de la salle, bien à l'ombe de l'immense sapin, la majorité des gens croirait à un simple problème technique pour la musique et ne chercherait pas à savoir ce qui avait pu causer ledit problème. Amber pouvait encore être maîtrisée sans gâcher la soirée de tout le monde.

Sans parler, Cybelle fit un pas de plus vers Amber. Son visgage était calme et son attitude était posée. Elle ne voulait pas faire peur à la jeune femme, car celle-ci devait se trouver dans un état plus qu'anormal et la moindre action de travers pourrait aggraver la situation. *Maintenant...Qu'est-ce que je fais? Il faudrait aider cette fille à trouver la sortie...Je ne crois pas que l'ambiance du bal lui fasse du bien...* Cybelle ne savait pas trop quoi faire; elle attendait une réaction de la part d'Amber et elle espérait que l'autre employée, celle qu'elle avait presque traînée là de force, saurait agir convenablement. La jeune femme aurait pu utiliser la magie pour sortir Amber de la salle, mais elle savait qu'une trop grande dose de celle-ci pouvait déstabiliser les gens. Et Amber n'avait certainement pas besoin qu'on la déstabilise encore plus.

Les hommes sont prévisibles. C'en est presque désolant! Il suffit de se coller sur eux et de murmurer un peu en leur faisant les yeux doux pour qu'ils perdent totalement l'usage de leur cerveau. Alors, ils deviennent presque légumes, à la merci de cet autre corps qui leur fait un effet aussi...chaud? Il ne reste ensuite qu'à jouer les distantes et s'éloigner de la victime choisie pour que celle-ci ne sache rien faire d'autre qu'obéir à ses instincts.

Quand je vis Darryl s'approcher de moi après que j'aie décidé de partir, je sus qu'une fois de plus, j'avais gagné. Cependant, j'hésitai presque en le voyant planté là, comme un con, sans rien faire. Était-il si inexpérimenté? J'en venais presque à l'espérer... Oui, c'était totalement vil, mais je m'en contrefichais! J'avais envie de m'amuser avec lui, de lui apprendre le plaisir comme il ne l'avait jamais connu.

Le joli jeune homme me tendit (enfin!) son bras, visiblement pour que je le prenne. Je ne me fis pas prier et je glissai doucement ma main sur celui-ci en le serrant juste assez pour faire sentir à Darryl mon insistance à être dans la chambre. Pendant quelques secondes, je laissai mon regard glisser sur son corps en essayant de l'imaginer sans vêtements. Je frissonnais déjà de plaisir, juste à m'illustrer mentalement de quoi pouvait avoir l'air ce corps de jeune adulte. Darryl avait l'âge de la perfection, l'âge où il était un homme, tout en gardant sa fraicheur. Il était parfait pour cette nuit de Noël.

Nous nous dirigions vers la sortie quand un bruit horrible et aigu sembla envahir mes oreilles, menaçant de faire exploser mes tympans. Il ne fallut que quelques secondes pour que tout redevienne normal. La surprise m'avait fait lâcher mon cadeau. Je le ramassai rapidement et je lui jetai un dernier coup d'oeil. Il était vraiment parfait. De plus, puisque je partais du bal avec Darryl, tout le monde serait persuadé qu'il venait de lui. Il passerait pour mon admirateur secret.

En entraînant Darryl vers les portes de la salle de bal, je ne pus m'empêcher de me féliciter mentalement. J'étais géniale! Je m'étais offert un magnifique jeune homme pour Noël en plus d'une attention spéciale de la part de tout le monde. En effet, chaque personne ayant vu mon cadeau serait intriguée de savoir s'il venait ou non de Darryl. Si quelqu'un lui demandait, il saurait que le jeune homme en question n'était pas celui qui m'avait offertle magnifique bijou. Avec un peu de chance, la rumeur que j'avais un admirateur secret se répandrait. Personne ne saurait qu'au fond, j'avais acheté moi-même le cadeau.

Je savais que mon geste avait quelque chose de pathétique, mais je n'avais pas pu m'en empêcher. Je ne pouvais pas risquer de montrer à toute l'auberge que personne ne m'appréciait assez pour me faire un cadeau. Je ne me sentais pas la force de donner raison aux regards dédaigneux qu'on me lançait et à tous ces hommes qui me préféraient les jeunes filles desquelles je ne faisais plus partie depuis longtemps. C'était mon cadeau de Noël. Je m'offrais la curiosité, l'intérêt et, surtout, les regards des autres personnes présentes au bal. Je n'aurais pas pu survivre au temps des fêtes sans un peu de cette factice attention. Qui aurait crû que la grande Ilena Godefroy avait tellement peur qu'on ne pense pas à elle qu'elle était prête à l'assumer pour mieux faire croire le contraire à tout le monde?

En passant les portes, avec ma victoire de la soirée, je ne pus me retenir de lancer un dernier regard vers la fête. Tous ces gens qui dansaient, qui riaient, qui s'aimaient... Et cet arbre qui semblait les narguer, avec tous ces cadeaux qui n'attendaient que leurs destinataires... Je quittais le bal avec l'amère impression d'être seule, malgré la présence de Darryl. Qu'était-il, au fond? Un simple accessoire pour me faire croire que je comptais un peu pour quelqu'un.

Personne ne semblait me remarquer. Pour une fois, j'appréciai ce manque d'intérêt. Tous ces gens qui ne me regardaient pas ne pouvaient pas noter la larme qui venait de glisser sur ma joue. Je l'essuyai rapidement et je me tournai à nouveau vers mon cavalier pour lui faire un sourire ravageur avant de l'entrainer vers l'ascenseur, où je commencerais à oublier mes sombres pensées en me concentrant sur la chaleur de nos corps.

Joyeux Noël. Je vous souhaite les plus beaux cadeaux...

[HJ: À suivre ici: https://opaleauberge.forumactif.org/chambres-f26/les-nuits-d-hiver-sont-froides-pv-darryl-t185.htm#1870 ]

-Je m’en fous de sa réaction… Je ne me suis pas débarrassé de lui pour rien.

À cette réponse, Jason resta plutôt bête. Il savait que Viktor n'était pas nécessairement un grand ami, et qu'il ne l'aimait pas beaucoup, voir au point de peut-être désirer le tuer, mais il ne comprenait pas pourquoi Viktor pouvait être méchant avec Christopher. Oui, il parlait à Jason et il était très normal qu'il utilise un ton plutôt bête, mais là il n'était pas désagréable avec Jay mais bientôt avec Christopher directement, c'était plutôt bizarre comme situation. Oui, il venait de le laisser et c'était plutôt évident, mais Viktor ne semblait pas avoir de raison récente d'être en maudit après lui. Bref, Jason avait beau trouver ça étrange, il ne pouvait pas vraiment y faire quelque chose.

Ce comportement ne l'arrêta pas pour autant, Jason préférant continuer à s'amuser avec son petit jouet [et non, je ne parle pas de son jouet dans son pantalon, quoi qu'il préfère et de loin jouer avec cela qu'avec Viktor]. S'il pouvait un jour détruire complètement sa vie, il ne l'aurait même pas fait, il aurait plutôt exploité l'idée de le détruire, mais à petit feu. C'est d'ailleurs ce qu'il essayait de faire, de l'enfoncer un peu plus creux chaque fois qu'il le croisait, tout faire pour le toucher, sachant que ça l'agressait énormément.

Sachant que Viktor était plutôt fâché, allez savoir pourquoi, Jason profita de ce qu'il croyait comme étant une faille pour peut-être le démolir et finir de lui gâcher la soirée. Après tout, il irait au moins se coucher en pensant à Jason à quel point il ne l'aimait pas, mais au moins il penserait un peu plus à lui et peut-être sa haine réussirait-elle à augmenter à nouveau. C'est pourquoi il s'approcha, alla lui donner un léger baiser qui s'avéra presque sensuel sur la joue, question de le répugner au maximum. Pour en mettre une autre petite couche, il resta près de lui, très près, sachant très bien que Viktor allait lui vomir en pleine figure, mais ça lui plaisait un peu, pas de se faire vomir dessus, mais de le répugner encore.

Mais alors qu'il croyait que le comporte que Viktor-chéri était étrange ce soir, il commençait probablement à être vachement en manque d'amour, fou, stupide, en manque de cul depuis longtemps, ou disjoncté, puisqu'il décida de séparer les quelques centimètres les séparant et vint poser ses lèvres sur celle de Jason. Sur le choc et très perdu, le baiser fût plutôt mauvais au début puisqu'il fût incapable de faire le moindre geste. Puis il y prit plaisir, autant parce que Viktor faisait peut-être cela pour tenter de lui retourner sa méchanceté, autant parce que ça lui plaisait pour vrai.

Il passa sa main dans le dos de faux-viktor, au niveau du bas-dos, et le colla contre lui question que leurs bassins soient en contact l'un avec l'autre. Cette fois-ci, il n'essaya pas d'aller plus loin, pas avec autant de gens autour, même s'il était 'game' de le faire. Il continua le baiser très sensuel jusqu'à ce qu'un bruit très agressa parvint à ces oreilles. Tellement clair comme son, il coupa le baiser aussi rapidement qu'à la piscine, pour ceux qui l'ont vécu. Son regard se porta immédiatement sur le haut-parleur qui se retrouvait maintenant par terre, à coté d'une fille, mais puisqu'il ne semblait y avoir aucun blessé, Jason s'en ficha éperdument. Il reposa son regard sur faux-Viktor, encore près de lui.

-Alors chéri, qu'est-ce qui t'as fait changer d'avis aussi rapidement?

Peut-être la question pouvait-elle semblée un peu inapropriée et bizarre, mais même si elle était posée sur un ton 'je m'en fiche', il tenait à ce que la réponse soit la plus franche possible. Peut-être aurait-il des indices sur le comportement étrange du petit Vikto, ou peut-être pas, mais il s'y intéressait beaucoup soudainement, surtout qu'il n'avait pas utilisé son petit jouet depuis un moment, quelques jours.... Sacré Jason

Marek aurait dû partir. Il le savait. Il aurait dû quitter le bal et ne pas tenir compte du jeune homme qui était venu parler à Viktor. Plus longtemps il restait à la fête, plus il y avait de risques qu’il commette une erreur qui pourrait le faire repérer. Il ne devait pas attirer l’attention. S’il fallait qu’il rate son plan, il aurait sacrifié le cœur de Christo pour rien et il ne pourrait pas être celui qui l’aiderait à le réparer. Et ça, il n’y survivrait pas. Tous ses efforts des dernières semaines n’avaient eu qu’un seul but : se prouver qu’il pouvait changer pour de bon. Marek se devait de réussir à avoir et garder Christopher. Il l’aimerait et il serait irréprochable. C’était sa dernière chance de se prouver qu’il n’était pas irrémédiablement un monstre horrible.

Cependant, Marek avait été incapable d’agir logiquement et de partir. Il devait comprendre le comportement intrigant de Jason. La curiosité du jeune homme le poussait souvent à oublier d’écouter sa conscience. Trop intéressé ou trop enthousiaste, il cessait d’agir avec le même calcul dont il avait l’habitude. C’était ce qui arrivait, ce soir-là. Marek avait tellement envie de savoir ce qui unissait, ou éloignait, Viktor et Jason qu’il n’écoutait pas la petite voix à l’intérieur de lui qui lui soufflait de sortir au plus vite. Marek faisait comme s’il ne l’entendait pas, comme si la voix illusoire n’était qu’un reflet du côté paranoïaque de sa personnalité. Il ignorait le malaise qu’elle provoquait en lui. Souvent, ces petites voix sentent très bien venir le danger…

Il fallait avouer que Marek avait aussi un certain goût pour tout ce qui était périlleux. Rien ne le faisait autant frémir que se sentir au bord du gouffre. Il aimait devoir trouver les meilleures ruses pour continuer à marcher près d’un trou sombre sans y tomber. Le jeune homme était grisé par la possibilité de tomber, par sa résistance à ce vide qui l’appelait, d’un murmure presque indécent. Le danger donnait une saveur spéciale à chaque geste, à chaque regard…Une saveur de laquelle Marek peinait beaucoup à se passer. C’était comme si, dès qu’il avait la possibilité de faire quelque chose de risqué, le jeune homme ne pouvait pas y résister. En même temps, il agissait toujours avec précision, calculant chaque folie pour qu’elle ne soit pas trop grave.

Marek eût sa réponse très rapidement. Le bref moment d’évidente stupéfaction de Jason suffit à lui faire comprendre que le type de relation que l’homme à tout faire entretenait avec lui n’était pas très…privé. Il fût vaguement déçu. Il avait espéré avoir trouvé un reproche à faire à Viktor mais, naturellement, l’homme à tout faire restait blanc comme neige. Comment pouvait-on être aussi pur? C’en était décourageant…

Jason finit toutefois par réagir positivement au baiser du faux Viktor. Marek ne put s’empêcher d’apprécier ce contact avec l’autre jeune homme. Il devait avouer que Jason savait s’y prendre, en plus d’être aussi beau… Celui-ci passa une main dans le bas du dos de Marek pour mieux le coller sur lui et le jeune homme ne résista aucunement. Il aimait ne penser à rien d’autre qu’à leurs deux corps aussi proches l’un de l’autre. Après tout ce temps à stresser pour cette soirée, il se détendait enfin un peu. Totalement absorbé par ce baiser envoûtant, Marek laissa une de ses mains vagabonder dans le cou de Jason, là où la peau est douce et chaude. Il commençait vraiment à oublier où et, surtout, qui il était lorsqu’un son presque irréel tellement il était désagréable vint interrompre le baiser.

Marek revint sur terre ou, plus précisément, dans la salle de bal. La réalité le frappa durement quand il se rappela à quel jeu il était en train de jouer. Il chercha d’où le son avait pu provenir et il fut bien obligé de remarquer le haut-parleur arraché. On allait avoir besoin d’un homme à tout faire. Il devait donc partir au plus vite, même si l’idée de s’amuser encore avec Jason était alléchante. Marek ne pouvait plus risquer de se faire démasquer. De plus, Christo pourrait voir celui qu'il croyait être Viktor embrasser un autre mec et cela compliquerait les choses. Marek n'avait pas besoin que tout s'embrouille encore plus.

-Alors chéri, qu'est-ce qui t'a fait changer d'avis aussi rapidement?

Vraiment, il ne pouvait pas rester. Surtout si Jason se mettait à poser des questions.

-Je dois y aller.

Le ton de Marek-Viktor avait été neutre et, sans brusquerie, le jeune homme s’était dégagé de l’étreinte de Jason, laissant glisser sa main sur la poitrine de ce dernier en l’enlevant de son cou. Puis, il était parti sans un seul regard pour l’autre jeune homme, ni pour personne d’autre. La fête était finie.

*Enfin, elle sourit!*

En voyant le visage de mon amie ainsi s’illuminer, je ne pouvais pas faire autrement que de sourire à mon tour. Cela me faisait du bien. Il y avait longtemps que de telles étincelles ne s’étaient pas pointées dans le regard vert profond de mon amie. Elizabeth était vraiment jolie dans la vie en général, mais ce soir, avec ce sourire, elle était tout simplement magnifique. Savoir que j’avais des chances avec elle, j’aurais tenté ma chance. Malheureusement, la vie n’était pas aussi parfaite. Elle était donc resplendissante avec ce sourire radieux qui illuminait son visage, et si, en plus, c’était grâce à moi, cette soirée s’annonçait véritablement magique. J’adorais être la cause du plaisir de mes amis et j’adorais encore plus les faire apprécier un minimum une soirée de Noël. Alors imaginez lorsque je réussissais à faire les deux en une seule étape!

-Ok c’est bon, tu as gagnée…je vais faire de mon possible pour…m’amuser si ça peut te faire plaisir.
-T’inquiètes, je sais que tu vas réussir à faire ça pour moi!

Un petit clin d’œil complice à mon amie qui tentait de me faire croire que le bal de Noël allait décidément être une grande épreuve, puis je pris son bras, mais attendit avant d’avancer. Lorsque j’avais porté mon attention sur elle, j’avais vu qu’elle ne semblait pas du tout certaine de ce qu’elle faisait. J’avais beau ne vouloir que son plaisir et qu’elle s’amuse, je ne voulais pas que cette histoire finisse en simili-viol…

-Bon ! On y va !

Elizabeth n’aurait pas pu me faire plus plaisir. Elle commença même elle-même à avancer vers la salle de bal, ce qui me fit encore plus plaisir. À Noël, il pouvait véritablement y avoir des miracles! Une fois dans la salle de bal, je sentis tout de suite que plusieurs personnes, surtout des hommes, nous regardaient intensément. J’aimais toujours attirer l’attention des gens, je me sentais plus belle et plus désirable, ce qui était vraiment très glorifiant pour moi. Surtout ce soir, surtout après ce qui s’était passé avec Ilena. D’ailleurs, je ne l’avais pas vue, ce qui était relativement assez surprenant. Je croyais que ma belle était assez friande des soirées de ce genre. Je ne me l’avouais pas totalement, mais j’en étais déçue. Je finis par comprendre que, vu l’heure plus que tardive, Ilena Godefroy devait être venue à la fête, mais était repartie en bonne compagnie… *Et cette compagnie n’est toujours pas moi… Si Elizabeth n’avait pas autant pris son temps, peut-être que je ne l’aurais pas manqué…* Je me surprenais moi-même de cette méchanceté soudaine, heureusement, mon amie m’interrompit, ce qui mis un frein à tout cela.

-Qu’est-ce qu’ils on tous à nous regarder comme ça cette bande de poisson là ? Ils ont jamais vu des robes avant ?
-Hahahaha! Non, elles sont seulement jalouses et ils sont seulement complètement sous le charme.

J’avais oublié que mon amie n’avais pas du tout le même tempérament que moi et que toute cette attention pouvait la mettre mal à l’aise. Par contre, je n’avais pas pu m’en vouloir vraiment longtemps, puisque si Elizabeth attirait autant les regards, c’était grâce à moi. Qu’on se comprenne bien, je ne dis pas que c’était ma personne qui attirait les regards, je n’ai jamais cette confiance audacieuse et pédante, mais je dis bien que si Elizabeth était aussi fascinante ce soir c’est bien parce que je l’avais habillée, coiffée et maquillée...

-Désolée, il n’est pas emballé mais je n’ai pas eu le temps…qu’est-ce qu’on dit déjà à ce moment-là ?…ah oui, Joyeux Noël…

J’étais tellement émue. Jamais je ne m’étais attendue à ce que mon amie pense à moi en cette occasion. Cela me faisait chaud au cœur de savoir que j’avais cette importance pour elle. Pour moi, donner un cadeau à quelqu’un est très important parce que cela n’implique pas seulement de l’emballer et de le remettre, cela implique bien plus. En effet, il faut que la personne prenne de son temps si rare et si précieux pour sortir et aller faire des tonnes de magasins à la recherche de l’objet rare qui conviendrait parfaitement la personne pour laquelle on cherchait un cadeau. C’était décidément un grand acte que d’offrir un cadeau. Ce qui expliquait pourquoi je sentais les larmes me monter aux yeux et une en particulier glisser sur ma joue. Je l’ai essuyé avant de tendre une main tremblante vers le collier que le tendait Elizabeth.

-Je sais qu’il ne va pas avec ta robe, mais pour une autre fois…
-Eli… Il est magnifique… Je… Merci… Je suis désolée, mais… moi… je n’ai rien pour toi… je n’ai pas tellement de moyens… Vraiment désolée et merci…

Pour cacher ma gêne et mon émotion, je mis le collier dans mon corsage, pour ne pas le perdre, et fit rapidement le tour de la salle du regard. Je ne voyais toujours pas Ilena, mais j’avais quelque chose, ou plutôt quelqu’un de bien plus intéressant. Pas pour moi, mais pour mon amie. Il était accoudé au bar, seul. C’était parfait. Je devais le faire remarquer à mon amie, pour qu’elle puisse le rejoindre, avant qu’une femme en chaleur ne lui saute dessus et qu’il lui file entre les doigts.

-Regarde Eli, au bar là-bas, il y a ta *date* du restau! Et en plus, il est seul! C’est cool han? Vas-y! Qu’est-ce que t’attends?

Je ne pouvais faire autrement que de sourire et d’être heureuse pour Eli. Cette soirée était vraiment magique. Décidément… j’adorais Noël!

[Heather, je te pardonne, voyons! XD]

Cybelle regardait Amber en essayant d'avoir l'air neutre. Elle ne voulait pas terroriser la jeune femme devant elle, laquelle semblait déjà assez perturbée. Une simple humaine, dans un tel état, pouvait faire beaucoup de ravages. Le cadavre du haut-parleur en témoignait. Sa tortionnaire était déchaînée. Il était évident qu'elle était déconnectée de la réalité, comme si ses yeux voyaient une réalité tordue et menaçante. Elle ne semblait même pas remarquer qu'elle était en train de se brûler.

Cybelle n'avait pas senti Amber utiliser la magie depuis qu'elle l'avait engagée. Toutefois, la jeune femme ne pouvait pas deviner si les gens avaient des pouvoirs. Elle les sentait passer dans l'air autour d'elle et c'était son seul moyen de savoir qui était totalement humain et qui était plus...spécial. Si une personne n'utilisait pas son pouvoir, Cybelle ignorait si elle était de nature magique. Amber avait donc peut-être des pouvoirs et, si c'était le cas, elle pouvait être très dangereuse. La belle blonde se tenait donc sur ses gardes, prête à neutraliser l'autre jeune femme d'un rayon ardent dans le cas où elle deviendrait une menace pour les gens présents à la fête.

Si Cybelle avait envie de préserver la vie des gens autour d'elle, ce n'était certainement pas un effet de l'esprit de Noël. Elle ne voulait simplement pas que son auberge ait la réputation d'accueillir les cataclysmes ambulants.

Du coin de l'oeil, Cybelle vit Pierann quitter le lieu de guerre pour aller se réfugier près de Christopher, un des rares employés dont la propriétaire connaissait le nom. Il était un de ses préférés et jamais il ne le saurait. C'était pourquoi la jeune blonde le tyrannisait parfois plus que les autres. Personne ne devait deviner qu'elle pouvait apprécier le travail ou l'attitude d'une personne. Cependant, si Christo avait eu un problème ou une faveur à demander, il aurait eu Cybelle de son côté. Pierann, par contre, n'était pas dans cette situation et elle aurait à payer pour ce qu'elle venait de faire. Cybelle lui avait demandé de l'aideet la petite écervelée n'avait pas crû bon de rester auprès d'elle. C'était très bien. Tout comme voir son salaire diminuer dangereusemet ainsi que ses congés.

La patronne n'eut pas vraiment le temps d'en vouloir à Pierann, car son cher cavalier était venu la rejoindre. Cybelle remarqua alors que celui-ci utilisait la magie sur Amber, certainement dans le but de la calmer ou de l'empêcher de faire des bêtises. Il fallait aider cette fille et la jeune propriétaire était soulagée d'avoir de l'aide, surtout de Steven. N'allez pas croire qu'elle l'appréciait, mais son cadeau lui avait plutôt fait plaisir. Les gens n'étaient peut-être pas tous aussi insipides...

-C'est pas un peu dangereux pour être ici? Je ne désire pas vraiment que ma cavalière décède ce soir.

- J'en ai vu d'autres.

Malgré elle, Cybelle sentit un demi-sourire amusé s'en prendre à son air froid et distant. Depuis quand les gens l'amusaient-elle? Très vite, elle se reprit donc et ses yeux se posèrent sur Amber qui ne descendait toujours pas de son haut-parleur, telle un oiseau se mourant dans son nid enflammé.

-Non, t’as raison. Je ne me sens pas bien ici…

L'esprit chaotique qui avait détruit un des précieux cracheurs de bruit de Raphael venait de parler. Amber était debout dans la caisse de son et du sang coulait sur sa tempe, comme une amère larme de démence. Cybelle fit un pas de plus vers elle en voyant qu'elle avait perdu sa fureur, sans réaliser que la jeune femme ne pouvait pas répondre ainsi sans avoir lu dans ses pensées.

-On va te sortir d'ici. D'accord?

La jeune femme allait tendre la main vers Amber quand une tornade fluorescente s'abattit sur l'étrange petit groupe réuni autour du haut-parleur.

- Je-reste-avec-toi.

À voir la manière dont elle agrippait Steven, la demoiselle en vert ne devait pas apprécier que celui-ci soit revenu auprès de Cybelle. Cette dernière n'en avait vraiment rien à faire. Ce qui comptait, à ce moment-là, c'était Amber. Il ne fallait, à aucun prix, lui permettre de retrouver l'état de folie extrême dans lequel elle se trouvait encore quelques instants plus tôt. L'arrivée de cette fille pouvait tout perturber.

-Steven, va avec elle.

C'était à la fois un ordre et une supplication. Cybelle ne voulait pas que la présence de cette autre jeune femme visiblement pas dans un état normal replonge Amber dans ce mélange de fureur et de terreur qui l'avait habitée au point de lui faire attaquer un simple objet.

-Je peux gérer notre amie.

C'était presque vrai. Cybelle pouvait effectivement contrôler la situation, si elle ne changeait pas. Toutefois, si Amber leur réservait d'autres surprises, la propriétaire n'avait pas eu le temps de prévoir un plan de secours et les conséquences pourraient être assez graves...

Soit Viktor était complètement disjoncté, soit il était tout simplement fou. Il n'était pas nouveau que Viktor agisse étrangement, voir de façon complètement paranormale, mais il y avait tout de même une certaine limite à ce que l'innocence de l'homme à tout faire était capable. Après la première rencontre, Jason avait remarqué que le social ne faisait pas partie de l'expérience du jeune homme, voire pas du tout, peut-être était-ce même une notion totalement inconnue?

Mais bon, pour quelqu'un qui ne savait pas s'y prendre avec les relations, Viktor venait de sauter à une toute nouvelle étape. Premièrement, il venait de faire du mal à ce qui semblait être son petit-ami, sans trop de sentiments, presque aussi digne que Jason [quoi que... pas du tout en fait, lui il a de la classe!], et le voilà maintenant qu'il prenait les choses en main et venait embrasser Jason à pleine bouche. Alors, encore une fois, soit il était disjoncté, soit une partie de son cerveau venait d'exploser, ou alors il décidait de devenir une vraie p*te. Un peu charmé et à la fois très amusé, Jason avait hésité à peine de temps pour poursuivre le baiser de façon plus sensuelle et personnelle. Ils avaient beau être au beau milieu d'une foule de gens, ils avaient trouvé le moyen de se sentir seuls. La main dans son cou le fit légèrement frissonner, comme s'il aimait cela, alors que c'était peut-être le cas.

Le bruit plutôt dérangeant qui venait de casser le lien entre les deux hommes [ou du moins, la bête et la chose] retentit dans la salle, laissant la plupart des gens muets pour quelques secondes. Mais même si une toute petite catastrophe venait d'arriver dans la salle, la bête n'en n'avait absolument rien à faire. Il revint en position initiale, plutôt proche bucalement de sa petite chose [étant ici Viktor et non ses parties génitales]. La question qu'il 'osa' lui poser sembla créer un très gros problème chez ce qu'il croyait être vrai-Viktor. Pourtant, elle n'était pas si compliquée. Oui, l'esclave venait de l'embrasser après une tentative passée de meurtre, mais ce n'était pas un raison pour... ein? Pour partir? Certainement pas!

-Viktor ?...

Quoi? Mais il fuyait? Pour qui se prenait-il? Il était devenu dingue, fou, peureux. Vous êtes un lâche Faux-Viktor, un lâche! Pas le plus heureux du monde, Jason resta planté là environ trois secondes après la disparition de Viktor de l'étreinte de ses bras. Il n'était pas question qu'il parte ainsi, sans même un regard, un.. autre chose que de futiles paroles.

-Viktor!

*C'EST QUOI TON FOUTU PROBLÈME EIN !?*

Un peu choqué, ou peut-être très choqué, Jason prit la direction de la sortie afin de peut-être aller donner une bonne volée à Viktor qui venait vraiment de lui faire honte. Pas à cause des autres qui n'avaient rien vu, ça il s'en fichait, mais il l'avait fait devant son égo qui lui avait tout vu! Comme une furie, il poussa vivement les portes, au diable ceux qui pouvaient se trouver proche s'ils recevaient un porte en pleine figure; c'était à eux de ne pas être là. Il fût obligé de prendre le couloir à sa droite, là où il avait vu Viktor se diriger et tandis qu'il n'y avait personne, il en profita.

-HEY TOI! VIENS ICI TOUT DE SUITE! J'ai à te parler!

Il avait beau être petit, pas très gros, il avait un sale caractère. Son ton de voix naturellement charmant et envoûtant s'était assurément transformé en ton de dirigeant militaire, un ton qui imposait qu'on lui obéisse. Mais bon, ils n'étaient pas dans l'armée, alors Viktor pouvait bien faire ce qu'il voulait, même s'il semblait ralentir. Jason continua d'avancer vers lui, encore pas très content.

-T'as deux choix, soit tu me dis ce qui se passe, soit tu ne rentres plus travailler jamais parce qu'il va peut-être te manquer deux jambes. Alors, tu choisis quoi?.

[HJ: À suivre: https://opaleauberge.forumactif.org/couloir-f45/quand-les-mauvais-esprits-se-rencontrent-pv-jason-t182.htm#1836 ]

-Eli… Il est magnifique… Je… Merci… Je suis désolée, mais… moi… je n’ai rien pour toi… je n’ai pas tellement de moyens… Vraiment désolée et merci…

Elizabeth laissa échapper un rire bref et amusé.

-Ça ne fait rien, je n’en veux pas de cadeaux de toute manière (elle continu sur un ton moqueur) j’ai pas été une assez gentille fille cette année.

La dame en vert croisa les bras et regarda avec un certain plaisir l’extase et la joie qu’affichait son amie devant son cadeau. Une vrai enfant ! Cela était amusant pour l’ancienne femme de chambre. Lorsqu’elle remarqua que Lindsay regardait tout autour d’elle, Elizabeth fronça les sourcils.

-Tu cherches quelqu’un Lindsay ?

La jeune serveuse ne semblait pas avoir entendu sa question, car elle se retourna aussitôt vers elle avec un large sourire et lui dit :

-Regarde Eli, au bar là-bas, il y a ta *date* du restau! Et en plus, il est seul! C’est cool han? Vas-y! Qu’est-ce que t’attends?

-Ma…quoi ?

Soudain, Elizabeth compris de qui parlait Lindsay. Son cœur fit plusieurs bond dans sa poitrine et ses beaux yeux verts s’agrandirent d’épouvante.

-T’es pas sérieuse…, murmura-t-elle péniblement.

Lentement, Eli tourna la tête en direction du bar et, à son grand malheur, vit Nathan Sinclair. Une vague de frisson englouti aussitôt le corps de la belle femme, ses mains devinrent moites et tous ses membres se fichèrent. L’ancienne femme de chambre remarqua l’effet que venait d’avoir Nathan sur elle et elle se le reprocha sévèrement. Elle aurait dût ressentir de la colère contre le jeune homme, c’était de sa faute si elle avait perdu son job. Il y avait un peu de colère au fond d’elle, oui, mais ce n’était pas pour Nathan. Elizabeth était en colère contre elle, car depuis l’épisode du restaurant, elle avait essayé d’oublié Nathan Sinclair de toutes ces forces ! Mais en vain. Pendant les semaines qui ont suivi sont renvoi, Eli s’était bien enfermé dans sa chambre et en était sortit rarement. Chaque voix qu’elle entendait ou pour quelques pas précipités dans le couloir, elle hallucinait très souvent qu’il devait s’agir du tombeur Sinclair. Son comportement l’exaspérait et la peinait. Elle ne comprenait pas pourquoi elle illusionnait si souvent l’homme qu’elle considérait jadis comme un fardeau.

*Il m’empoisonne tellement la vie, que je l’imagine partout maintenant ! *

Lorsqu’elle le revit pour la première fois depuis presque un mois, Elizabeth sentit sur son cœur un lourd poids. Pourquoi a-t-il fallu qu’il soit au bal ? Pourquoi Elizabeth avait-elle eu l’imprudence d’accepter d’y aller à ce foutue bal ? Plus elle le regardait, plus elle sentait péniblement sa respiration et avait l’impression d’étouffer. Sa tête lui tournait et malgré tout elle ne pouvait s’empêcher de détourner les yeux de Nathan. Mais plus elle restait là à le fixer, plus elle se sentait suffoquer. Malgré tous ses symptômes, Eli refusa croire que cela avait été provoqué par la présence de Nathan.

*C’est juste l’ambiance qui m’étouffe…je m’en fou de lui ! *

Son cœur lui sortait presque de la poitrine tellement qu’il battait fort, ses mains se mirent à trembler et elle sentit quelques larmes lui piquer les yeux. Eli ne comprenait vraiment pas pourquoi qu’un séducteur aussi insensible, profiteur et égocentrique que lui pouvait la mettre dans un tel état (oui je sais que tantôt Eli se disait que Nathan n’était en rien la cause de ses sentiments, mais dans l’état où elle était, il est normal qu’elle se contredise). Nathan n’est qu’un monstre sans cœur et détestable, il n’était rien pour elle !

*Il est rien pour moi ! Il est rien pour moi ! Je délire, c’est le bal…je dois sortir ! *

-Je…

Elizabeth se tourna brusquement vers Lindsay.

-Je dois y aller je me sens vraiment pas bien, j’suis désolée Lindsay excuse-moi.

La jeune femme ne prit aucune pause dans toute sa phrase et lorsqu’elle l’eut à peine finit, elle se tourna rapidement vers la sortie. Dans son geste vif, elle accrocha un des clients qui était à la fête. Eli resta immobile quelque seconde devant la personne qu’elle venait heurter. Alors que ce dernier lui reprochait son manque d’attention, Eli secoua la tête et vit un geste (qui voulait dire «Ça n’a pas d’importance ») et se dirigea à grands pas vers la sortie.