Le froid, c'est l'absence de chaleur.
La guerre, c'est l'absence de paix.
La noirceur, c'est l'absence de lumière.
Dans ce cas, le bonheur n'existe pas, c'est l'absence de malheur. Il va sans dire que le bonheur, c'est alors qui nous le créons. Il n'arrive pas et cogne à notre porte en se présentant comme étant le contraire du malheur, son assassin. Pour le trouver, il faut mettre de côté ses problèmes, ses ennuis et ce qui nous embête pour se laisser ouvert à ce qui peut créer cette petite étincelle qu'il faut aussi forcer un peu. C'est comme l'amour, il est dur de l'attendre et de rester fermer, il faut forcer un peu, aider vivement.
Alors personne n'avait à se plaindre de son malheur. Savoir regarder la vie du côté positif, c'est tout ce qui est importe pour le bonheur. Bien sûr, il y a parfois ces choses qui aident, qui nous rendent heureux et il y a parfois ces événements qui n'aident vraiment pas, mais cela fait partie de la vie aussi. C'est sur cette journée moyennement réjouissante que Steven avait décidé d'aller faire un tour plus loin, en dehors de l'auberge. Parce qu'il pensait encore à elle, à cette fille qui l'avait toujours hanté mais qui l'avait toujours fait inconsciemment. Là, c'était différent, elle avait fait exprès, ou alors non, mais elle avait fait irruption dans sa vie à nouveau, une présence physique cette fois-ci. Quoi de mieux pour briser un coeur à nouveau pour qu'on se rappelle de soi?
La foret, on l'avait avertit à cet effet, mais il s'en fichait éperdument. S'il y avait un problème, il était plutôt fort physiquement et était capable au moins de se défendre un peu magiquement. Mais même s'il s'y faisait attaquer, il acceptait de mourir très facilement pour cette simple raison que la mort élimine nos douleurs. Elle en crée pour d'autres, mais il n'avait aucune objection à se réincarner en chèvre-feuille ou alors en belette. Si l'oeil voulait faire son méchant, qu'il le fasse.
Il continua sa marche tranquillement, la tête complètement ailleurs. On lui aurait sauté dessus qu'il s'en serait à peine rendu compte. Il était donc perdu dans sa tête et c'est une lumière près de la forêt qui le ramena à lui. Ses yeux se recentrèrent vers cette faible lumière dont il décida de s'approcher rapidement. Il fit son petit jogging nocturne pour aller voir ce qui se passait, la curiosité l'emportant. Ce qu'il trouva au bout l'impressionna, remarquant cette personne étendue sur le sol entourée d'un cercle noir et de quelques brins d'herbes encore fumants. Il hésita quelques secondes à mettre le pied plus loin mais son courage et sa détermination à peut-être sauver une innocente le poussa à aller voir. Il entra dans le cercle qui avait déjà eut le temps de refroidir et se pencha vers la fille.
-Hey, heu... ça va? Vous vous êtes pas fait mal?
*On se croierait dans le film Signes*