Trempés, épuisés, mais Vivants! [Matt chéri (L)]

Quel chamboulement émotionnel incroyable. Je n’arrivais même pas à qualifier comment je me sentais. À me foutre de tout ce qui ressemblait à un homme, à m’amuser avec ses sentiments, avec leurs cœurs, j’avais commencé à croire que Loïk ne m’avait pas brisé le cœur, mais me l’avait bel et bien arraché. Oui parce que je sais à quel point une peine d’amour est horrible, lorsqu’on a l’impression qu’il n’y a aucun lendemain, que jamais, JAMAIS notre cœur pourra redevenir ce qu’il l’était avant de se faire broyer en morceaux. J’avais l’impression d’être un esprit en colère qui faisait subir sa douleur à tous ceux qui se mettrait sur son chemin et ce, par simple et pure vengeance. Sauf que cette fois, c’était différent. Je commençais à ressentir mon cœur… preuve que j’en avais encore un. Après ces années d’inactivité… j’avais oublié ce sentiment… Lorsque je regardais Matt, j’avais un frisson… pour la première fois depuis Loïk, je me sentais rougir lorsque cet homme posait ses beaux yeux sur moi… J’étais un peu timide lorsque nos regards se croisaient… C’était quoi ça? Et puis, je ne mentionne pas ce sentiment que plus rien n’existe autour de nous, avec lui. Sincèrement, je ne me reconnaissais plus… mais je ne détestais pas le fait de sentir mon cœur à nouveau, il me manquait, il faut se l’avouer.

Matt n’avait pas semblé apprécier que tous ces fêtards se soient tournés vers nous lorsque nous étions entrés, complètement trempés, dans l’auberge. Ne voulant peut-être pas me l’avouer à ce moment même si j’en étais pleinement consciente, je me niai à moi-même que tous ces regards meurtriers étaient à l’intention de Matt, tout simplement parce qu’il était celui qui était avec moi. Les hommes avaient cette petite tendance à être très possessifs envers moi-même lorsque… je ne leur avais jamais adressé la parole. J’attendais donc, incroyablement mal à l’aise, devant l’ascenseur, aux côtés de Matt qui semblait tout aussi impatient que moi de voir l’une de ces portes s’ouvrir. Jamais je ne m’étais sentie aussi mal d’être le centre d’attention, moi qui suis constamment, pour une raison obscure, le centre de tous les regards dans une pièce. Enfin, lorsque la porte s’ouvrit, je vis du coint de l’œil un homme qui ne m’était pas étranger s’approcher pour attraper mon bras. Voilà qu’il me revint à l’esprit. C’était un client… vous pouvez donc en déduire pourquoi il ne m’était pas étranger, et il était, selon ses dires, tombé éperdument amoureux de moi… comme tous les autres. Ils me faisaient bien rire. Mais au moment où cet homme approchait sa main de mon bras, une autre main, plus douce et plus… réconfortante agrippa mon autre bras et m’entraîna vers l’ascenseur pour ensuite fermer les portes avant que l’homme ne se décide à nous accompagner. Je le regardai appuyer sur le bouton sur lequel était inscrit *5*. Confuse, je le regardai. Comment savait-il où était ma chambre? Bien que, peut-être logeait-il, lui aussi, au 5e étage et qu’il avait tout simplement l’intention de m’y amener… comme plusieurs font. Je ne pus tout de même pas m’empêcher de lui balancer un regard confus.

-En sécurité, loin des bêtes sauvages.

En effet, je ne lui faisais pas dire. L’homme m’avait presque foutu la trouille avec sont regard vide de tout sauf d’un amour inconditionnel et surtout… anormal. Il avait l’air d’un zombi et, malheureusement pour moi, ce n’était pas la première fois que je voyais un tel regard lorsqu’un homme me regardait. La sonnette de l’ascenseur retentit et les portes s’ouvrirent sur l’étage *luxe* d’Opale. Puisque ma chambre était pratiquement à côté de l’ascenseur, je décidai que c’est à cet endroit que l’ont irait puisqu’il n’était pas question que je le laisse fuir comme ça. Pas question que je cesse de ressentir cette petite euphorie qui m’animait, en sa compagnie. Je lui fis donc signe d’entrer après avoir débarré ma porte. Par chance, mes clés étaient restées dans mes poches lors de ma chute… Lorsque j’entrai, je fis face à mon miroir et réalisai dans quel état pitoyable j’étais… d’autant plus que rien n’est plus inconfortable que des jeans mouillées. Je me tournai donc vers Matt et une fois de plus, sa beauté me fit un choc. Sans même y penser, je lui fis l’un de mes plus beaux sourires.

-Tu peux t’assoir… Je vais aller… tenter d’arranger ça.

J’avais dit cela en désignant mon corps en général. Je me dirigeai donc vers mon immense salle de bain, ramassai une des serviettes immaculées et moelleuse que Claire, ma femme de chambre favorite, avait pris soin de m’apporter, comme à tous les jours, et la lançai à Matt.

-Tient, ça risque de t’être utile, met toi à l’aise.

Un dernier sourire et je fermai la porte. Je commençai par me dévêtir et par m’essuyer au complet. J’attrapai un peignoir tout aussi blanc et moelleux que les serviettes et l’enfilai. Je lavai mon visage afin d’enlever tout le mascara coulé qui, selon mon jugement, me rendait ignoblement laide. J’attrapai ma brosse et brossai mes cheveux qui, grâce au vent, avaient eu le temps de sécher presqu’au complet. J’étais presque présentable compte tenu des circonstances. Je sortis donc, avec mon peignoir qui m’arrêtait à la mi-cuisse et un… string pour seuls vêtements et je m’assieds sur mon lit, pour ensuite sourire à mon invité.

-Alors, on en était où?

Comment la confusion pouvait-elle être jolie? La réponse est simple: en étant dans le regard de Gabrielle Désirée. Dix points. Un morceau de robot.

Matt détourna le regard, car l'attraction qu'exerçait sur lui le troublait. Une fois arrivé à l'étage de la chambre de sa protégée du jour (et la dernière, il en était persuadé! Plus jamais il ne sauverait la vie de quelqu'un: le monde était assez rempli comme il l'était.), l'avocat ne put s'empêcher de la suivre à sa chambre. Il essay de se convaincre que c'était la moindre des choses, que son attitude n'avait aucun lien avec son envie de rester un peu plus longtemps avec elle.

Autant Matt adorait cette fille, autant il détestait comment il se sentait avec elle. C'était très simple: l'avocat avait en horreur toute forme de sentiment positif à l'égard d'un autre être à peu près humain. Donc, deviner qu'il aimait bien cette Gabrielle l'enrageait cordialement. Il aurait bien apprécié la détester un peu, juste un peu, mais il était loin de ce but réjouissant. Le jeune homme s'était promis, il y avait bien longtemps, d'éviter d'aimer les autres. Les joies apportées par des liens avec les autres étaient tellement minimes à côté des peines qu'ils vous faisaient endurer. Aussi, se retrouver dans la chambre de Gabrielle ne lui plaisait pas tellement. Il commençait à réaliser dans quel manège il venait de s'embarquer et il n'avait pas envie d'attendre qu'il soit lancé à pleine vitesse avant de descendre. Il devait quitter cette chambre. Tout de suite.

D'un autre côté...Il ne pouvait pas la quitter comme ça. *Elle ne me lâchera plus si je pars sans m'expliquer...et je n'ai pas envie de m'expliquer.* C'était l'excuse officielle. En réalité, Matt n'avait peut-être pas envie de partir si rapidement. Le manège était peut-être déjà trop rapide pour en descendre sans se faire mal.

-Tu peux t’assoir… Je vais aller… tenter d’arranger ça.
-Tient, ça risque de t’être utile, met toi à l’aise.

En attendant Gabrielle, Matt essaya de ne pas noter chaque détail de la pièce où il était. L'avocat était de nature curieuse. Il avait beau dire que le monde extérieur lui paraissait totalement inintéressant, Matt ne pouvait pas se retenir de se souvenir de chaque futilité concernant les gens qu'il croisait. Il se servit de la serviette pour essuyer ses abondants cheveux qui, heureusement, n'étaient plus trop mouillés, et il trouva même un miroir devant lequel les placer d'une manière presque acceptable. Ses cheveux étaient sa plus grande fierté; il se devait de les soigner. Matt se félicita ensuite d'avoir décidé de mettre des pantalons noirs d'un tissu léger: des jeans seraient encore aussi mouillés que lorsqu'il était dans la rivière alors que les pantalons qu'il portait étaient presque secs. En enlevant sa chemise qui, elle, n'avait pas crû bon de sécher, Matt réalisa l'ampleur des dégâts d'un lavage trop naturel. *Irrécupérable...* Matt hésitait entre essorer le vêtement, raison pour laquelle il l'avait enlevée, ou le lancer dans la poubelle la plus proche pour oublier plus rapidement son deuil. L'avocat adorait ce vêtement...avant que les couleurs ne coulent, que le motif devienne flou, et que le flanc se déchire sur une joyeuse branche rencontrée lors de sa séance de natation. Sa bouche se tordit de dépit. *J'aurais aimé la mettre plus que trois fois, mais bon...*

-Alors, on en était où?

Matt releva les yeux de sur le désastre pour constater que Gabrielle était revenue. Son visage se détentit en voyant à quel point elle était belle. *Matt, calme-toi.* Reprenant contenance, l'avocat plaqua un sourire plus que naturel sur son visage.

-On en était au moment où je t'invite au restaurant. J'ai faim.

Il avait vraiment dit cela? Bien sûr, il avait faim. Très faim. Matt avait, généralement, faim. Se jeter dans une rivière lui avait d'autant plus creusé l'appétit. Toutefois, il ne comprenait pas pourquoi il avait décidé d'inviter la belle jeune femme. Il aurait été plus prudent d'y aller seul...sans risque de se laisser approcher par un être aux allures trop humaines pour ne jamais le décevoir. Trop tard... Il devrait partager sa passion, la bouffe, avec une autre personne. Il y avait longtemps que cela ne lui était pas arrivé...

J'avais mis un certain temps à réaliser que Matt avait enlevé sa chemise. Lorsque je m'étais assise face à lui et que je lui avais posée ma question, je dois avouer que je l'avais seulement vaguement*** (voilà j'avais oublié le mot XD)regardé... Il me troublait trop, j'avais de la difficulté à le regarder et à lui parler en même temps. Un peu, comme si j'avais peur de m'emmèler dans mes mots. Par contre, lorsque je remarquai qu'il n,avait pas sa chemise, je ne pus m'empêcher de le regarder... et je ne pus non plus empêcher mes eux de s'écarquiller tous seuls. Il était PARFAIT! Musclé, mais juste assez... Je n'avais, définitivement, jamais rien vu de tel... Et son teint foncé semblait être totalement naturel. Sa voix vint me sortir de ma torpeur...

-On en était au moment où je t'invite au restaurant. J'ai faim.

Soyons honnêtes, des invitations au restaurant, j'en avais eu des millions dans ma vie, mais sans savoir pourquoi, je considérais celle-ci différente. Je me surpris à sentir mes joues rougirent un peu. Non mais quelle espèce de grosse lacune humaine que j'étais. Depuis quand je rougissais devant un homme? Il me semblait qu'ils n'en vallaient pas la peine? J'avais l'impression de retrouver le Moi de 12 ou 13 ans qui reçoient de vraies avances pour la première fois. Il fallait que je me ressaisisse avant de me faire bouffer tout cru par n'importe qui qui voudrait m'attrapper dans ses filets. Une fois suffisait amplement dans une vie. J'avais tout de même été surprise par l'offre de Matt... En effet, il ne semblait vraiment pas être ce genre d'homme qui invitait n'importe qui n'importe où. Et puis... je devais avouer que j'avais faim, moi aussi!

-D'accord, mais...

Un détail devait lui avoir échappé... je ne pouvais pas croire qu'il voulait se rendre au restaurant alors qu'il y avait une fête à l'auberge. La fête se déroulait peut-être dans le hall, mais rien n'empêchait les *animaux* d'aller dans le restaurant... chose qu'il faisait tout le temps parce qu'habituellement, ils voulaient plus que du punch et des crousilles.

-... tu ne préfères pas qu'on fasse livrer la nouriture par le service aux chambres? Histoire de pas avoir à cohabiter avec les... bêtes sauvages...?

J'avais dit cela avec un petit sourire moqueur. Mon invité ne semblait pas apprécier la compagnie de... la Terre entière... Pour une raison que j'ignorais, il avait l'air de se considérer bien au dessus de la race humaine et de ses connerie... comme s'il était une espèce de Dieu... Quoi qu'avec ce corps, j'y aurais presque cru s'il m'avait fait une telle confession...

-Parce que tu sais... ils ont la fâcheuse habitude de s'étendre vraiment partout...

Pas que je ne voulais pas aller au resto avec lui, bien au contraire... c'était plus pour lui que pour moi parce qu'honnêtement, je serais allée n'importe où entourée de n'importe qui avec un tel homme... J'espèrais seulement qu'il ne pense pas que je ne voulaispas être vue avec lui...

[Mais quelle douce attention de ma part de répondre aux deux.]

Matt remarqua que Gabrielle avait eu de la difficulté à s'exprimer, mais il mettait cela sur le compte du choc d'avoir failli mourir. Non, il n'était pas naïf au point de ne pas deviner que son corps pouvait avoir un grand intérêt pour quiconque pouvait ressentir les effets des charmes masculins, mais disons simplement qu'il était...rouillé? Voyez-vous, il y avait longtemps que Matt n'avait pas...Eh bien... Le corps de Matt avait été généralement très habillé avec les autres personnes depuis un très, très long moment. C'était un choix, naturellement. L'avocat avait choisi de s'isoler du reste du monde. Toutefois, il lui arrivait souvent de ressentir le besoin d'un corps féminin à enlacer et à... Matt résistait tout de même plutôt bien en se rappelant que, dans la vie, mieux vaut être seul que mal accompagné et les autres personnes lui semblaient toujours être de mauvaise compagnie. Sa résistance aux charmes féminins était donc plutôt bonne.

Cependant, le corps si peu couvert de Gabrielle lui donnait quand même quelques idées coupables. *Matt.* Son ton mental avait été assez dur. Il ne pouvait pas se permettre de se laisser charmer par un simple corps, si parfait soit-il. L'avocat se devait de rester totalement insensible à toute chose positive venant d'une autre personne, ne serait-ce qu'une chose qui pourrait ne durer qu'une nuit. Il avait déjà connu ce genre de choses (et de nombreuses fois!). Matt ne voulait pas recommencer et prendre le genre de risques qui l'avaient mené à tomber amoureux de... *Ne pense pas à elle. Le petit sensible que tu ne veux pas être va encore se taper une nuit blanche.*

-D'accord, mais...tu ne préfères pas qu'on fasse livrer la nouriture par le service aux chambres? Histoire de pas avoir à cohabiter avec les... bêtes sauvages...? Parce que tu sais... ils ont la fâcheuse habitude de s'étendre vraiment partout...

Matt n'ouvrit pas la bouche comme un con, mais il aurait très bien pu le faire. En effet, il avait oublié ce détail, mais il ne pouvait tout de même pas l'avouer à Gabrielle. Le bel avocat adopta donc un sourire très complice de celui qui, depuis le début, s'attendait à cette réplique.

-Et qui a dit que je parlais du restaurant de l'auberge? Je passe à ma chambre prendre une chemise qui n'est pas en lambeaux et je t'emmène loin, très loin du zoo.

L'avocat termina sa phrase sur un clin d'oeil et, sans remettre sa chemise, il se dirigea vers la sortie dans le but évident de mettre son projet à exécution. *Mais dans quoi tu t'embarques?* Si Matt sortait si vite, c'était pour ne pas revenir sur sa décision. Il était de moins en moins certain d'apprécier son idée d'espèce de rendez-vous avec un autre être humain. *Ah, et puis...Une seule fois. Après, tu ne la reverras plus, tout simplement.*

Si seulement il avait su à quel point il avait tort...

» Matt Wallace
» You and me could write a Bad Romance [Matt]
» *Je te l'avais bien dit* [Matt hey hey, on occupe bien l'étage XD] [DONE]