QUE LA FÊTE COMMENCE ! [SUJET COMMUN]

*J’ai gagné !*

Dans la bataille de ce soir contre Ilena, je venais de remporter haut la main. Je connaissais mon ami mieux que cette rousse, aussi belle soit-elle. Je savais qu’il ne pourrait résister à l’envie d’aller couver encore un peu plus sa sœur, il s’en faisait tellement tout le temps pour elle. J’étais même convaincu qu’il rêvait aux pires atrocités qu’il pourrait arriver à Kylia, pour tenter de trouver une solution pour l’en protéger avant même que tout puisse arriver… J’étais certaine qu’il essayait d’inventer un abri anti-malheurs pour sa sœur, en secret. Je l’aime beaucoup mon Darryl, mais parfois, je le trouve un peu trop protecteur. Heureusement, ce soir, cette particularité de lui m’avait servi au détriment des charmes d’Ilena. J’étais très satisfaite de moi. Je devais me retenir de sourire, pour ne pas que toute ma manœuvre soit découverte et ainsi ruinée. Sans doute que Darryl m’en voudrait de ne pas vraiment me soucier autant que lui du sort de sa sœur et alors il déciderait de rester avec Ilena, ou de partir seul de son côté… ce qui signifierait qu’Ilena et moi perdions toutes deux. Ce n’était pas du tout le but recherché. Je devais donc faire aprticulièrement attention à ce sourire qui tentait de plus en plus de monter.

Si moi je jubilais, c’en était pas du tout le cas pour Ilena. Je ne pouvais pas lire dans ses pensées, mais je les devinais facilement. Son regard était devenu plus dur. En fait, il me faisait presque peur. Si elle en avait eu la capacité, je crois que ma tête aurait explosée. La rousse aurait rit sur le coup, puis aurait pleuré parce que sa si magnifique personne aurait été éclaboussée par du jus de cervelle de Lindsay. Le tout serait drôle, puisque même morte, j’aurais gagné ! Mais bon, la question n’était pas là, la question était au niveau de ma victoire grandissante.

-Je suis désolé mademoiselle Ilena, mais je dois aller m’assurer que ma sœur va bien. Lindsay et moi seront revenu dans peu de temps. Bon, on y va?

J’avais donc appuyé exactement sur le bon bouton sur mon ami et je l’avais fait au bon moment également. J’avais su que je le remporterais dès que j’avais vu qu’il tournait la tête vers elle. C’en était terminé. Connaissant la résidente, elle n’accepterait jamais d’être rejetée publiquement ainsi et irait probablement voir ailleurs si on y est pour oublier son humiliation plus que gênante. Ce n’est pas moi qui m’en plaindrais, au contraire. Elle voyait enfin ce que c’était que d’avoir été utilisé comme simple jouet ! *Quoi que… NON !* Lorsque j’avais lancé un regard vers celle qui me faisait tant souffrir ce soir, j’avais presque eu du remord. Par contre, ce sentiment ne resta pas très longtemps au fond de moi. J’allais répondre au cuisiner quand Ilena me surpris plus que jamais. Si tout à l’heure je devais me concentrer pour ne pas sourire, cette fois, je devais me retenir pour ne pas grogner et mordre. Je l’aurais détruite en petits morceaux… Bon, d’accord… non je l’avoue, je n’aurais pas pu lui faire autant de mal physiquement, si je m’approchais trop d’elle, je savais que je l’embrasserais plutôt que je la mordrais… *Elle ne lâcherait donc jamais ?*

-Bien sûr qu'on y va. Je vais même vous aider.

Elle m’emplissait de plein de sentiments contradictoires, autant j’aurais voulu la plaquer contre un mur pour l’étrangler sur place, autant j’aimerais la plaquer contre un (autre) mur pour l’embrasser fougueusement. Je commençais de plus en plus à douter du charme naturel d’Ilena : il devait y avoir un truc ! Elle avait parlé et m’avait par le fait même doublé par l’accotement, ce qui était illégal, je vous le rappelle. Suite à quoi, elle s’était collée contre lui comme une sangsue et lui avait murmuré quelque chose à l’oreille que je n’avais pas réussi à entendre, heureusement. Malheureusement, Ilena resterait dans mes pattes. Par contre, je ne la lui laisserais pas aussi facile. Si je n’avais finalement pas officiellement gagné, eh bien elle non plus. Elle allait voir ce qu’elle allait voir…

-Parfait ! Plus on a d’yeux, plus on a de chance de voir Kylia. Oh, mais j’y penses… puisque c’est toi, Ilena, qui l’a vue, tu n’auras qu’à nous conduire jusqu’à elle. Étant donné que tu sais ou elle est, ce sera simple !

Un magnifique sourire, un clin d’œil, mais un fond de ton de voix qui laissait un arrière gout amer. Je la mettais un peu au défi, laissant sous-entendre que je ne la croyais pas vraiment. Je voulais surtout faire comprendre à la femme fatale de l'Auberge que je ne la laisserais jamais, JAMAIS, seule avec Darryl ce soir. J’avais donc nonchalamment pris la main de mon ami, amicalement bien sur, pour lui témoigner mon soutien et mon amitié pour lui dans cette histoire. C’était surtout pour montrer à Ilena que ce que je laissais sous-entendre dans ma voix était bel et bien vrai : je ne lâcherais pas Darryl. Il faudrait qu’elle me passe sur le corps avant…

La première fois qu'on rencontrait Marek, on ne pouvait pas croire qu'il était aussi monstrueux. Il semblait parfait: il était souriant, il s'exprimait parfaitement, il savait comment faire sentir les autres bien... Le parfait hypocrite, en somme. En réalité, Marek ne réalisait pas toujours pleinement à quel point il pouvait être ignoblement manipulateur. Bien sûr, il savait qu'il faisait souvent du mal aux autres, mais il gardait encore l'illusion que ce n'était pas systématique, qu'il pouvait encore leur faire du bien. Malheureusement, il avait tort. Une fois encore, il ferait du mal à Lou, car il ne réalisait pas ce qu'il faisait.

Pour Marek, ces instants près de son ami n'étaient qu'un jeu, le même auquel il jouait avec plein d'inconnus. La seule différence était l'intensité de son désir pour Lou. Son sentiment de victoire était aussi plus grand. Lou lui avait résisté tellement longtemps que le charmeur avait perdu tout espoir. Alors, quand il avait senti que son ami lui laissait enfin le droit de le draguer ouvertement, Marek s'était presque senti fondre. N'allez pas croire que le photographe avait cessé complètement son attitude provacatrice quand Lou le lui avait demandé, longtemps auparavant. Il avait seulement diminué considérablement ses avances, ne pouvant se résoudre à agir froidement avec un être aussi mignon. Ce soir-là, il pouvait enfin laisser tomber ses barrières et concentrer toute son énergie sur Lou. *Tu ne m'échapperas pas.*

Marek saisissait que l'offre de Lou était inhabituelle, mais il n'envisageait pas qu'elle pouvait être motivée par des sentiments réels. À son avis, son ami souhaitait simplement lâcher prise un peu, se détendre avec l'aide du maître des plaisirs éphémères. Marek était tout de même flatté que Lou l'ait choisi. Il fallait avouer que le garçon qui avait bavé devant son ami toute la soirée sans même prendre le temps d'aller danser était assez agréable à regarder, assez pour qu'on hésite franchement entre lui et Marek. Ce dernier était donc reconnaissant envers on ne sait quel dieu de lui avoir accordé la préférence de Lou.

*Depuis le temps que j'espère du temps «privilégié» en ta compagnie, je vais tout faire pour que tu ne le regrettes pas...* Marek avait très, très, rarement ressenti une aussi intense joie à l'idée de partager un lit avec une autre personne. Lou était beau, mais beaucoup d'autres l'étaient aussi. Pourquoi était-ce si important avec lui? Marek mettait cela sur le compte de l'attente. Lou était son ami et le photographe était amoureux de Christopher. Il ne pouvait pas aimer Lou aussi. Marek avait tout de même une limite à être instable.

Tout enîvré de la présence rapprochée de Lou, Marek ne remarqua pas qu'une demoiselle s'était servie elle-même au bar. Au fond, il s'en balançait totalement.

-Marek! Eloïse je ne sais plus quoi vient de se servir au bar... Une bouteille entière. Ou on va les voir, ou je mets ça sur sa note! Je déteste cette fille. C'est vraiment une foutteuse de mer... Euhhh, de bazar.

Marek leva les yeux au ciel. *Pourquoi?! Tout allait si bien. Pourquoi se sent-il obligé de tout gâcher pour une pauvre blondasse de qui on se FOUT?!* Le jeune homme posa un regard mi-amusé mi-réprobateur sur Lou.

-Tu ne trouves pas que...qu'on s'en fout vraiment? Une bouteille de plus ou de moins...L'auberge va s'en remettre, je crois bien. C'est la fête ce soir...Alors, on s'amuse et on oublie les blondinettes alcooliques, d'accord?

Le séducteur fit un clin d'oeil à son ami en espérant que celui-ci abandonnerait son idée de poursuivre Eloïse au milieu de la foule dansante. *S'il fallait que cette fille ait gâché ma seule chance...* Heureusement pour lui, Marek savait très bien cacher ses sentiments. Dans le cas contraire, Lou aurait très bien pu remarquer sa déception de passer après une stupide bouteille d'alcool. Toutefois, Marek affichait un air totalement détendu et heureux.

-Oh non! Ça me fait penser, le bar! Quel égoïste je suis, je n'ai pas pensé à ton travail... Quel idiot, et moi qui t'embête avec mes états d'âme depuis le début. Je... Je vais t'aider à servir pour rattraper le retard, tu veux?

Marek soupira franchement. *C'est pas vrai...* Il prit doucement le visage de Lou entre ses mains et il approcha son visage à quelques centimètres du sien.

-Arrête de t'en faire...au moins pour ce soir. Je m'accorde un congé. C'est mon problème s'il y a des conséquences. N'y pense plus.

Puis, un air malicieux vint colorer ses traits. Quand Marek d'Alembert avait un regard de ce genre, il fallait s'attendre au pire. Le jeune homme glissa une de ses mains sur la nuque de Lou et, de l'autre, il enlaça sa taille pour mieux l'approcher de lui. Toujours aussi près de son visage, le corps collé contre le sien, Marek murmura quelques paroles à son ami.

-À moins que tu préfères servir de l'alcool. Je comprendrais...mais j'ai envie d'autre chose.

Marek posa alors, le plus délicatement qu'il le pouvait malgré son désir, ses lèvres sur celles de Lou. Pendant un instant, le jeune homme sentit une dernière crainte. Et si Lou le repoussait, finalement? Il écourta donc le baiser pour être certain que Lou ne le fasse à sa place.

Avec un sourire assez évocateur, il prit la main de Lou et il se dirigea vers la sortie. *Si tu sors d'ici avec moi, c'est ma preuve.* Quiconque aurait posé les yeux sur le visage de Marek y aurait vu la satisfaction d'avoir gagné.


[Ahhh ce foutu temps qui me force à éditer ]

La réaction d’Ilena me surprit. Elle s’offrait comme aide alors qu’il y avait à peine deux minutes elle essayait de me convaincre d’abandonner mon idée de trouver ma sœur. Je la regarda d’abords très étonné, mais lorsqu’elle se colla contre moi pour me murmurer à l’oreille, mon corps frissonna en entier. Elle était si magnifique et semblait le savoir que trop. Son corps près du mien me troubla que trop. Je sais que ce n’est pas difficile de troubler un jeune empoté comme moi qui n’a jamais vraiment eu d’expérience avec les femmes (ou du moins pas des bonnes expériences). En plus, en beau crétin que je suis, lorsque Ilena s’était penché à mon oreille, je m’étais fermé les yeux…comme si elle allait m’embrasser. Je ne sais pas si elle m’a vu, mais moi je me trouva aussitôt ridicule. Cette femme était séduisante, trop ! Un vrai aimant dont j’avais de la misère à détourner le regard. De plus, elle ne me lâchait pas. C’était trop beau, il devait y avoir une attrape ou elle se moquait justement éperdument de moi. Je sentis alors Lindsay me prendre la main. Ce geste me surpris je me tourna aussitôt vers elle.

-Parfait ! Plus on a d’yeux, plus on a de chance de voir Kylia.

C’était presque comique comme situation, c’est moi que Lindsay attrapa et c’est qu’elle devait encourager, mais c’était Ilena qu’elle regardait avec un petit air de défi subtile. Je suis très loin d’être un expert en se qui concerne la gente féminine, mais à ce moment là je sentais une subtile tension (notez ici mon ton ironique) entre les deux femmes qui m’entouraient (c’est le cas de le dire !). L’espace d’un instant, je me demanda qu’est-ce qui leur prenait d’agir ainsi ? Mais j’abandonna aussitôt cette idée en poussant un soupire. Je ne comprenais rien aux femmes et je ne croyais pas que ce soit un duo composé d’une femme fatale et d’une lesbienne qui allait m’aider à comprendre. Le reste de la phrase de Lindsay interrompa mes pensées.

-Oh, mais j’y penses… puisque c’est toi, Ilena, qui l’a vue, tu n’auras qu’à nous conduire jusqu’à elle. Étant donné que tu sais ou elle est, ce sera simple !

-Mais c’est vrai ça !

Je m’étais peut-être un peu trop exclamé, mais ce détail important m’avait échappé. Je me tourna alors vers Ilena, un large sourire aux lèvres.

-Vous avez vu ma sœur Ilena ! Vous me l’avez déjà dit ! Où est-elle ?

Je fixa intensément la femme fatale de mes yeux gris. Ils devaient briller d’espoir. La belle Ilena allait bientôt me dire où était Kylia. Elle allait m’aider à la trouver. Je plantais mon regard dans le sien. Ses magnifiques yeux bleus qui parfois me faisait oublier pourquoi j’étais à la fête, mais ça me revenais toujours.

[HJ: Jason, te lire me vanter ainsi est toujours un plaisir. Comme tu pourras le remarquer, je parle aussi affectueusement de ta merveilleuse personne. ]

S'il y avait bien une seule personne pouvant faire enrager Viktor, c'était bien Jason Badley. Ce mec avait quelque chose d'incroyablement insupportable. Au fond, il fallait bien qu'il soit excessivement désagréable pour réussir à fâcher le généralement trop gentil homme à tout faire. Jason avait comme une aura d'épines qui écorchaient doucement mais sûrement la nature sympathique de Viktor. Qui aurait crû que ce dernier pouvait ressentir de la haine envers quelqu'un? Certainement pas lui. D'ailleurs, il n'aurait jamais prévu être capable de se sentir aussi mal avec Christo pour une autre raison que la culpabilité. Pourtant, Jason avait réussi à altérer considérablement sa bonne humeur même avec la proximité de Christopher. Viktor essayait de ne pas y penser, mais il sentait qu'il changeait, qu'il n'était plus le même que quelques semaines auparavant, alors qu'il débordait de douceur envers tout et tout le monde.

Viktor aurait aimé tout mettre au clair avec Christopher. Il savait que celui-ci s'inventait certainement quelque chose au sujet de Jason: il était si doué pour s'imaginer que l'univers entier lui voulait du mal. L'homme à tout faire devait se battre constamment pour l'aider à avoir moins peur de tout le monde et c'était une tâche assez hardue. Toutefois, il n'avait pas envie d'abandonner. Christo vallait la peine qu'on essaie de lui faire du bien et de lui montrer que la vie n'était pas aussi horrible qu'elle semblait l'être. Le jeune homme représentait déjà beaucoup pour Viktor et celui-ci était prêt à presque tout pour lui arracher la peine qui semblait le dévorer dans presque toutes les situations.

Après avoir commencé à danser non sans peine, Viktor remarqua l'air amusé de Christopher. L'homme à tout faire eût envie de se prendre les pieds dans le sol *accidentellement* et tomber sur Christo juste pour lui montrer qu'il pouvait être encore pire. Toutefois, il aimait le voir s'amuser. L'autre jeune homme eût la charité de l'aider un peu en mettant ses mains sur ses hanches, geste fort apprécié par Viktor pour plusieurs raisons. L'aide en question permit à l'homme à tout faire de danser à peu près convenablement malgré la difficulté qu'il éprouvait à se concentrer sur autre chose que les mains de Christo sur son corps. Ce dernier retira ses mains et, même sans son aide, Viktor fût capable de continuer à danser aussi normalement que l'autre jeune homme le lui avait montré.

Concentré sur la musique, Viktor se rendit à peine compte que Christo s'était rapproché en dansant. Sans que l'homme à tout faire ne réalise comment c'était arrivé, il se retrouva, pour la deuxième fois, la bouche sur celle de Christopher. En réponse à l'évidente passion de l'autre jeune homme, Viktor n'eût d'autre choix que de répondre au baiser. Il passa donc ses bras autour de la taille de Christo qu'il serra contre lui tout en l'embrassant. Il ne comprit pas pourquoi, mais l'autre jeune homme se dégagea subitement et se remit à danser.

-Oups...

*Tu parles d'une explication...* Viktor, qui s'était, sans subtilité, arrêté de danser, recommença à bouger au rythme de la musique avec un air plutôt incertain. Il ne comprenait pas vraiment ce qui venait de se passer. Le clin d'oeil que Christo lui fit lui laissa croire qu'au moins, l'autre jeune homme ne partageait pas son trouble. Cette constatation le détendit et l'homme à tout faire décida qu'il n'avait pas à s'en faire. Christopher se mit à hurler chanter à tue-tête et Viktor leva les yeux au ciel avec amusement. Ce garçon arriverait toujours à le surprendre. Les deux secondes nécessaires au retour de son regard sur l'autre danseur furent suffisantes pour faire naître une idée malicieuse dans l'esprit de Viktor. Il regarda Christopher danser pendant quelques secondes en essayant de résister, mais l'idée était trop invitante. Entre deux lignes de la chanson, Viktor se jeta sur Christo pour lui donner un baiser bref mais enflammé. Rapidement, il reprit sa place et recommença à danser.

-Oups...

Viktor avait pris un air totalement innocent et il avait même poussé jusqu'à faire un clin d'oeil à Christopher. Finalement, la soirée n'avait pas été gâchée par Jason. Elle finissait même plutôt bien.

-Je… en fait on m’attend, je vais devoir y aller… je suis déjà en retard…

Cette excuse, celle-là en particulier, il l'avait toujours utilisée. Elle avait servie tant de fois, si inultilement, mais la quantité de fois qu'elle avait excusée des situations était incalculable. Comme s'il ne connaissaît que celle-ci, comme si c'était la meilleure et la plus infaillible à utiliser. Bien sûr, personne ne pouvait s'y méprendre, personne n'aurait crût que c'était la vérité, mais qui pouvait y répondre? Qui pouvait lutter contre? Heather en était capable, ou en avait été capable avant. Par contre, n'allez pas croire n'importe quoi ou n'importe qui, cette excuse, il ne l'avait jamais utlisée à quelqu'un d'autre, absolument jamais. Comme si cette routine avec son ex-amoureuse était tabou, défendue, condamnée s'il osait prononcer ces mots à une autre. Ce n'est pourtant pas pour cette raison qu'il ne s'en servit pas ce soir, malheureusement. Lui qui aurait mieux fait de se taire ne trouva rien d'autre à dire, à inventer. Il n'avait jamais fuit la réalité, mais ne lui avait jamais courut après non plus.

Il n'avait jamais méprisé Heather non plus, ne lui avait jamais fait mal de plein gré. Il n'avait pas toujours été le plus doux avec non plus, mais ne faisait pas exiprès. Alors ce regard de mépris, d'homme battu et agressant en même temps, cette difficulté à lui parler et ses yeux luisant de douleur, il ne voulait pas nécessairement lui faire du mal avec cela, mais le faisait tout de même et s'en rendait compte. Mais que pouvait-il faire? Il avait l'habitude de si bien cacher son jeu, de ne montrer aucune émotion et voilà qu'elle revenait, bouleversait tout à nouveau et même son attitude à lui. Il était si impuissant face à elle, si soumis et inutile.

Elle lui avait reproché son excuse, mais qui ne l'aurait pas fait? Si elle ne l'avait pas fait, elle se serait montée plus faible que jamais, ce qu'elle n'était pas. Elle avait son mot à dire et avait le droit d'avoir son mot à dire. Mais ce n'est pas uniquement pour cette raison qu'il s'était repris et s'était expliqué plus. Il le faisait d'abord parce qu'il lui devait et qu'il voulait le faire. Le fait qu'elle lui reproche n'avait été que déclancheur, un propulseur.

Des images non désirables lui revinrent en tête et lui firent l'effet d'un vieux film qu'on regarde en noir et blanc en se disant que la fin des films était toujours heureuse... pas le leur. Le coup fatal de l'histoire avait été son départ, son départ officiel pour une tournée dans plusieurs états des États-Unis de près d'un an. Il était partit en laissant sa chambre presque vide, vide de tout ce qu'il avait envie de voir vide. Il n'avait pas hésité à mettre aux ordures plusieurs effets personnels qu'il ne désirait plus, qui lui faisait trop mal ou qui lui rappellaient certaines choses. Il n'était pas con, il savait à ce moment-là que leur relation était finie depuis quelques jours déjà, même si aucun n'avait osé le dire à l'autre. Il était pourtant partit avec si peu de choses, laissant la plupart des autres choses dans le bac à vidanges. La seule chose très apparente qu'il avait laissé était un gros ourson, énorme, que Heather lui avait donné lorsqu'ils étaient allés dans une fête foraine. Elle l'avait gagné et l'avait donné à Steven et lui, il l'avait laissé là, sachant que c'était elle la première qui le trouverait. Ce n'était pas pour la frustrer qu'il l'avait laissé là, il y accordait une grande importance à cet ourson, mais il tenait à lui donner, pour lui montrer symboliquement qu'il laissait une partie de lui avec elle, mais elle n'avait probablement pas compris le message et c'était normal.

Mais le problème ne partait pas de ce départ, le problème était plus profond et les dépassait tous les deux. La vie n'avait pas voulu d'eux comme couple, Cupidon avait mal fait son travail et il s'efforçait à les séparer même s'ils n'étaient pas faits pour être séparés. Mais leur relation en avait fait ainsi. Allons savoir pourquoi, ils s'étaient blessés mutuellement, sans aucune raison précise. Peut-être le bonheur ne peut-il pas exister? Peut-être le bonheur trop prolongé devient-il indifférent et l'inconscient faisait en sorte de détruire la vie et ainsi créer le malheur pour mieux apprécier cette routine de bonheur? Steven avait donc créé ses malheurs en commençant à s'investir trop dans sa carrière. Mais qui peut reprocher à quelqu'un d'essayer de s'impliquer dans son avenir? Alors il l'avait fait, sans se douter des conséquences et des autres effets négatifs que cela impliquait. Puis plus il aimait sa carrière, plus on l'aimait et moins Heather semblait importante à ses yeux. Pourtant elle l'était autant, mais il avait trouvé d'autres occupations atour de tout cela. Elle avait tenté l'ultime pour le retenir, pour attirer à nouveau son attention et le séduire à nouveau, mais c'était inutile puisqu'il lui appartenait déjà. Mais son succès commençait à lui monter un peu à la tête, les filles aussi. Dans ce temps-là, il n'était pas le Steven d'aujourd'hui, il était encore jeune et inexpérimenté avec la gente féminine. Alors de voir des filles l'arrêter sur la rue pour lui parler, ça lui faisait beaucoup d'effets et à son amoureuse aussi. Elle avait alors commencé à fréquenter d'autres personnes et l'effet désiré arriva. Steven fût mort de jalousie, tellement enragé qu'un soir, il alla dans un bar seul, se changea les idées avec une jolie fille, très jolie même et l'ammena chez elle, vous devinerez la suite. Heather l'avait ensuite appris, peu importe comment et c'était justement quelques jours avant le départ de la starlette pour la tournée. Officiellement, c'était elle qui avait cassé la relation, mais symboliquement, c'était lui qui l'avait brisée.

Il n'y pensait même plus, le reste de la soirée ne voulait rien dire à ses yeux. Maintenant qu'il avait revu son visage, la dernière heure, si cela n'avait pas duré plus longtemps, lui parraissaît comme une douleure insoutenable qu'il s'était empressée de mettre de côté, d'oublier, d'ignorer, d'endurer. Même si cela lui faisait un mal fou, il l'écouta et lui répondit contre son gré, mais sur un ton tout de même doux et dur à la fois.

-Et moi je vais repartir très bientôt.

?... Il était arrivé ici il y avait à peine trois ou quatre jours. Il avait réservé pour au moins un mois, mais maintenant qu'il connaissait les conditions, il ne voulait plus rester. Il ne voulait plus vivre le passé, s'était tant fait mal à l'oublier et le voilà qui revenait à la charge avec, en prime, la meilleure personne pour l'achever. Rester ici, la revoir, ne lui ferait rien d'autre que l'anéantir avant qu'il reparte. Et si la relation revenait à se tisser à nouveau, il ne voulait pas avoir à la laisser à nouveau, repartir pour une nouvelle tournée.

-Vas-y; on t'attend

Un boulet de canon sembla lui détruire la poitrine d'un coup. De la revoir lui avait fait un certain effet, mais rien comparé à se faire renvoyer comme ça. Elle était restée si froide, si rancunière après ces paroles. Elle se distançait de lui et lui, restait là sur place pendant un moment. Il profita qu'elle ne le regarde pas pour l'examiner une dernière fois malgré la noiceur de la salle et le difficulté de voir que l'humidité de ses yeux créait. Sa bouche se crispa d'avantage et il se dirigea automatiquement dans la direction opposée directement vers la sortie. Il partait ce soir, cette nuit. Il se fichait de sa réservation, il partait et ne reviendrait jamais. Déménagerait dans un autre pays s'il le fallait, il partait et ne reverrait plus Jamais cette fille, cette femme, cette torture et cette amoureuse.

Il poussa les deux grandes portes sans regarder autour ou porter attention à qui que ce soit. Il avait quitté la pièce très rapidement, la tête bien droite tout de même, absent physiquement d'émotions, comme à son habitude, comme il l'était depuis longtemps, comme il le serait toujours...

[Fini pour moi ]

Josh appréciait la proximité du corps de la jeune femme. Il pouvait en sentir la chaleur et cela le rassurait, ce la le faisait se sentir un peu plus chez lui. Dans sa famille, les contacts entre membres étaient fréquents et le partage de la chaleur propre à chaque individu en a déjà sauvés plus d’un. De ce fait, jamais Josh ne s’était endormi bien loin d’une personne qu’il appréciait vraiment. Le contact animal/humain était très important pour lui, cela témoignait beaucoup de sentiments et permettait de lier différents types de liens assez rapidement. Ne connaissant rien du langage non-verbal des humains, il ne remarqua pas que Kylia était soudainement mal à l’aise, mais remarqua qu’elle était perdue dans ses pensées. Par contre, il n’osa pas la déranger, il se contenta de la regarder simplement. Ses jolis yeux étaient un peu perdus dans le vide, sans qu’ils aient l’air complètement vides et inintéressants. Il y avait toujours cette lueur de vie qui illuminait et surtout, leur couleur. Josh en était fasciné. Chez lui, il n’y avait pas autant de nuances et de subtilités chez la seule et unique personne. C’était donc pour Josh un spectacle merveilleux à regarder. Kylia semblait être traversée par une mul;tides de sentiments, ce qui poussa Josh a penser qu’il aurait bien aimé avec ce pouvoir de lire les pensées des gens, puisque celles de Kylia semblait assez intéressantes. La gitane sortit de ces dites pensées puis finit par parler.

-Cela fait déjà un mois que je suis ici…je suis venue rejoindre mon grand frère qui travaille ici. Malheureusement, je le vois peu souvent…du moins pas autant que je le voudrais.
-Mais… pourquoi?

Lorsque la jeune fille reprit une gorgée et qu’elle fut prise d’un léger étourdissement, Josh eut peur une fois de plus. Il ne voulait pas qu’il lui arrive du mal, elle était si gentille. Si jamais il arrivait qu’il arrive quelque chose de néfaste à Kylia en sa présence ou par sa faute, Josh devrait quitter l’Auberge. Il ne supporterait pas les regards et les accusations, c’était expressément une des raisons pourquoi il avait fui sa famille. Il ne s’arrangerait donc pas pour qu’une situation semblable se reproduise ici… Le contact direct du corps et de la main de la gitane sur Josh agirent sur lui comme un choc électrique. Il n’avait pas l’habitude de la peau humaine et il la trouva douce, mais légèrement froide. Il se sentait fiévreux et imp0ortant à la fois, il ne savait plus quoi penser. Il passa alors sa main libre sur la taille de Kylia, pour être certain qu’elle ne perde pas l’équilibre dans l’autre direction, soudainement.

-Je me sens pas très bien…est-ce que ça te dérangerais qu’on sorte dehors un moment ? S’il te plaît...Josh.
-Non pas du tout… Viens, je t’emmène.

Encore une fois, jamais il ne vint à l’esprit que le fait qu’il entende parfaitement les paroles de Kylia malgré la musique puisse sembler étrange. Il prit donc la bière de Kylia et la sienne et les redéposa sur le bar. Il décida ensuite de repasser son bras autour de sa taille, pour toujours la garder près de lui et ne pas la perdre dans la foule. Il se dirigea finalement, avec Kylia, vers la sortie. Il l’amènerait à l’extérieur pour qu’elle prenne un grand bol d’air frais.

[HJ: Je tiens à mentionner que, puisque l'Halloween ferme, je jouerai quelque peu Lindsay avec sa permission en fin de RP. La suite de cette fabuleuse course-Kylia sera dans le parc.]

Sérieusement, les gens ne semblent pas réaliser mon importance. Darryl est l'un des pires, si vous voulez mon avis (et vous le voulez). Comment pouvait-il préférer s'occuper d'une gamine (puisque, si elle avait besoin qu'on la materne, elle en était une) à s'occuper de moi? Je ne comprenais pas et, d'une certaine manière, je le détestais prodigieusement de ne pas me mettre comme unique priorité de la soirée. Je l'avais bien fait, moi! J'aurais pu aller danser et attendre qu'un autre joli mâle daigne me porter un intérêt mérité, mais j'avais eu la bonté de me consacrer à sa petite personne. Le pire, c'était qu'il ne semblait même pas saisir la grandeur de la faveur que je lui faisais. Ce garçon était un ingrat de la pire espèce: celle des inconscients!

Néanmoins, je ne pouvais plus lâcher prise. La soirée tirait dangereusement à sa fin et je ne pouvais pas laisser partir ma proie. Il ne m'échapperait pas. Même s'il jouait au vierge effarouché, il finirait sur mon tableau de chasse, surtout s'il continuait à me résister. Je sais: je suis bourrée de contradictions. Autant j'aime le désir évident, autant j'apprécie celui pour lequel on doit se battre.

-Parfait ! Plus on a d’yeux, plus on a de chance de voir Kylia. Oh, mais j’y penses… puisque c’est toi, Ilena, qui l’a vue, tu n’auras qu’à nous conduire jusqu’à elle. Étant donné que tu sais ou elle est, ce sera simple !

-Mais c’est vrai ça ! Vous avez vu ma sœur Ilena ! Vous me l’avez déjà dit ! Où est-elle ?

À les voir, on aurait crû à une équipe, mais je n'étais pas si naïve. Lindsay ne jouait aucunement du côté de Darryl. Elle était tout simplement contre moi. La petite blondinette m'en voulait vraiment et...je ne comprenais pas pourquoi. Peut-être était-elle vraiment fâchée de ne plus réellement compter pour moi, mais elle n'avait pas à l'être. Dès le début, il était clair qu'elle n'était qu'une personne de passage dans mon lit, comme beaucoup d'autres. Jamais je ne lui avais donné la chance de croire qu'elle pourrait prendre une importance supérieure à ce titre déjà grandiose. Si elle s'était imaginée une romance plus profonde, c'était SON problème. De mon côté, tout était terminé. On passait au suivant...et ce suivant était Darryl.

Il était évident que, si Darryl était presque persuadé que j'avais un lien quasi-télépathique avec sa soeur puisque j'avais parlé d'elle, Lindsay ne croyait en rien que je puisse l'avoir aperçue. Pourtant, c'était vrai. J'avais vu Kylia aller danser, mais c'était tout. Logiquement, après tout ce temps, elle ne serait plus au même endroit. Son frère ne semblait pas le réaliser et Lindsay était trop occupée à essayer de me descendre aux yeux du jeune homme pour réfléchir normalement.

- Tout à l'heure, elle était...

Je m'interrompis en essayant de retenir les flammes de joie qui devaient danser dans mes yeux. Kylia venait tout juste de passer dans mon champ de vision. Je la regardai sortir en me demandant ce que je devais faire. Elle était avec un garçon. Son frère la tuerait. Devais-je la couvrir ou aider le garçon en espérant une récompense? Si je lui permettait de *sauver* sa soeur d'un grand méchant (et magnifique) jeune homme, le mignon Darryl m'en serait grandement reconnaissant... Qu'est-ce qui était pire? Vendre Kylia ou me retrouver, une fois encore, toute seule un soir de fête? Sa tristesse ou la mienne? Je soupirai et je reportai mon attention sur Darryl.

-Elle n'est plus où je l'avais vue. Désolée, elle a dû rentrer. Il est tard...

-Elle est là-bas! Elle sort!

Ma démoniaque amante d'un soir devait avoir suivi mon regard et elle avait repéré Kylia. Normalement, j'aurais dû sentir la rage monter d'avoir échoué ma tentative de protection de la jeune fille, mais je ne ressentis qu'une très grande lassitude. Lindsay avait gagné. Qu'est-ce que cela pouvait bien faire?

Je regardai la petit blonde entraîner Darryl vers la sortie et je restai stupidement plantée sur place. Le paysage commença à s'embrouiller. Je clignai quelques fois des yeux pour chasser des larmes qui ne devaient pas venir gâcher mon maquillage et je pris le chemin de ma chambre.

Après tout, ce n'était pas si grave. Cela n'avait d'importance pour personne qu'une femme qui ne comptait réellement pour personne au monde retourne seule se rouler en boule dans son lit en serrant sa solitude contre ce qui lui restait de coeur. La reine quittait son trône pour la nuit. Le pouvoir va toujours au roi et l'univers bouffe tout rond celle qui ne lui plait plus...

Joyeuse Halloween... L'an prochain, je me déguise en quelque chose de plus solide qu'une reine.

[Edit Gab' mon commentaire: La fin exquise, c'est une des choses les plus merveilleuses que j'aie lue. Vive Ilena, je m'incline.]